Le gouvernement veut encourager les comp�tences alg�riennes �tablies � l��tranger � rentrer en Alg�rie. C�est le message-cl� de l�intervention du ministre du Travail, de l�Emploi et de la S�curit� sociale, hier � l�ouverture des travaux du 3e Forum international sur �le r�le de la ressource humaine qualifi�e dans la promotion de l�emploi�. Abder Bettache Alger (Le Soir) - Avantderni�re annonce en date : les dispositions adopt�es par l�ex�cutif � la fin de l�ann�e 2008, stipulant que �les cadres �migr�s qui d�cident de retourner en Alg�rie garderont l�ensemble de leurs acquis professionnels �. Les comp�tences de retour conserveront leurs statuts, titres et fonctions, ainsi que le b�n�fice des exp�riences scientifiques acquises � l'�tranger. Dans son allocution d�ouverture de ce 3e Forum international, le ministre du Travail, de l�Emploi et de la S�curit� sociale, Tayeb Louh, a soulign� que �les comp�tences nationales �tablies � l��tranger constituent un atout et un moyen d�acc�l�rer l�accession de l�Alg�rie � l��conomie fond�e sur la connaissance�. Selon lui, �leur participation � l�am�lioration rapide de l�environnement, tant celui de la recherche et de la technologie que celui de l�investissement, incitera au renversement des flux des comp�tences sans que cela se traduise n�cessairement par leur retour� au pays. Selon des statistiques officieuses, plusieurs milliers de cadres alg�riens ont �t� contraints � quitter le pays durant les dix derni�res ann�es, dont un grand nombre employ�s en Europe. Parmi eux, des m�decins, des enseignants et des informaticiens. �A travers un petit regard dans le r�troviseur du pays, que voyons-nous ? Des conditions de travail d�plorables et archa�ques quand elles ne sont pas inexistantes par rapport � ce qu�offrent les pays d�accueil, des services sociaux inadapt�s, une �cole sinistr�e, sans parler du d�ni des droits dans de nombreux domaines (violences sociales, malvivre�) �, estime-t-on. Pour la seule ann�e 2007, plus de 500 m�decins ont quitt� l�Alg�rie pour l�Europe et le Canada. �A ce jour, ces comp�tences craignaient qu�� leur retour elles ne soient pas r�int�gr�es dans leurs fonctions, au niveau atteint.� Pour sa part, l�Institut national de la statistique et des �tudes �conomiques fran�ais (INSEE) a recens� quelque 99 000 chefs d�entreprise d�origine alg�rienne en Europe, dont une majorit� en France. Aux Etats-Unis, la communaut� alg�rienne, environ 18 000 personnes, compte pas moins de 3 000 chercheurs et scientifiques de High Tech. Le Canada, l�Australie, le Japon et m�me la Chine et les pays du Golfe sont devenus des terres d�accueil (ou d�asile, c�est selon) pour de nombreux et pr�cieux cadres alg�riens. Ces quelques chiffres, loin de refl�ter pleinement l�exode massif des �lites alg�riennes, renseignent sur l��tat d�l�t�re du pays et la place qu�accordent nos gouvernants au savoir. Des �lites mais aussi des personnels qualifi�s form�s avec les deniers de l�Etat, souvent en devises fortes, et qui, n�glig�s chez eux, sont capt�s par les pays d�velopp�s dont la demande en mati�re grise est de plus en plus croissante. C�est ainsi le cas des Etats-Unis qui souffrent actuellement d�un d�ficit de quelque 120 000 infirmiers qualifi�s, un nombre qui serait, en outre, appel� � atteindre la barre des 800 000 d�ici 2020. Pour le ministre du Travail, �organiser les comp�tences nationales, tirer profit des exp�riences des chercheurs alg�riens �tablis � l��tranger et assurer leur contribution � l�effort de promotion de la recherche constitue un objectif pour former un noyau d�exp�riences nationales solide et concr�tiser les objectifs de la politique nationale en mati�re de recherche scientifique et de d�veloppement technologique �. A la fin de son allocution, M. Tayeb Louh a conclu que la dichotomie entre comp�tences internes et celles �tablies � l��tranger pourrait �tre �d�pass�e � par le biais de leur �insertion dans une m�me dynamique de compl�mentarit�, de synergie et de soutien mutuel�. A. B.