Décortiquant le programme quinquennal du président de la République, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a souligné que plus de 40% de ce budget évalué à 21 214 milliards DA sont réservés au développement des ressources humaines. Intervenant, hier à Alger, lors du 3e Forum international sur «le rôle de la ressource humaine qualifiée dans la promotion de l'emploi », le ministre a souligné que le programme présidentiel accorde un intérêt particulier à la promotion de l'emploi. Cela se décline par l'octroi d'une enveloppe de 350 milliards de dinars pour « l'accompagnement de l'insertion professionnelle des diplômés universitaires et de la formation professionnelle ainsi que pour l'encouragement de la création des microentreprises ». Le ministre a fait savoir que pour la période 2010-2014, il est prévu à travers la mise en application des dispositifs publics de promotion de l'emploi une création annuelle moyenne de 100 000 emplois dans le cadre de l'ANSEJ et de la CNAC et le placement de 300 000 demandeurs d'emplois par an à travers le Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP). Cela s'ajoutera aux emplois qui seront générés dans les projets inscrits pour les cinq années à venir. Les quatre secteurs ciblés sont les travaux publics, l'agriculture, le BTPH et les services. « Les indices économiques, souligne le ministre, démontrent que toutes les conditions sont favorables pour atteindre l'objectif de la création de 3 millions d'emplois d'ici à 2014 ». Créer des emplois est certes important, a-t-il indiqué, mais encore faut-il les adapter aux besoins économiques nationales. Les jeunes, selon lui, doivent avoir un esprit de l'entreprenariat et participer efficacement au développement économique du pays via la création des PME-PMI. Dans ce contexte, le ministre a mis l'accent sur l'importance de la formation des formateurs, un aspect impératif pour assurer une ressource humaine qualifiée. « Il y a des spécialités, a-t-il noté, qui font défaut en Algérie telle la chirurgie cardiaque des enfants». M. Louh a fait savoir « qu'à la faveur des dernières réformes engagées par le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, deux projets ont été concrétisés au niveau de l'université, en l'occurrence l'institution d'une licence en entreprenariat ». Il va sans dire également qu'il est primordial de capitaliser les compétences nationales et de s'imprégner des expériences des pays développés, ajoutant dans la foulée que lors d'une réunion du Bureau international du travail, une proposition a été faite par la partie algérienne de créer un observatoire pour les compétences établies à l'étranger. «Nous vivons un phénomène grave actuellement. Les pays développés volent d'une manière réglementaire les compétences existantes dans les pays en voie de développement.», a regretté le ministre.