De nouvelles liaisons sous-marines de câbles de fibre optique entreront en service très prochainement. La mise en œuvre de ces lignes, assure la ministre de la Poste et des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, permettra d'augmenter le débit et d'améliorer la qualité des prestations du réseau internet en Algérie. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Interrogée jeudi dernier lors d'une séance plénière à l'APN (Assemblée populaire nationale) sur les perturbations dans les prestations du réseau internet en Algérie, Houda Feraoun n'a pas trouvé mieux que d'énumérer tous les projets importants du secteur concrétisés et ceux toujours en cours de réalisation. Elle évoque, ainsi, l'entrée en service des nouvelles liaisons sous-marines de câbles de fibre optique prévues l'année prochaine. «La ligne Oran-Valence sera opérationnelle fin décembre ou janvier prochains. Concernant la ligne Annaba qui relie l'Algérie au réseau international Medec, les études du projet ont été finalisées et le traçage géographique du fond marin effectué. Elle entrera en service en novembre prochain», précise-t-elle. Selon elle, tous ces projets sont susceptibles d'augmenter le niveau du débit internet et d'améliorer la prestation pour notamment atteindre un meilleur classement de l'Algérie dans l'Union internationale des télécommunications (UIT). La ministre est également revenue sur la couverture de la quasi-totalité du territoire national par le réseau internet qu'elle qualifie d'«exploit». «Aujourd'hui, l'Algérie compte plus de 3 172 981 lignes d'internet fixe et 15 millions d'abonnés. Nous disposons également de près de 34 millions de lignes de réseau internet mobile, dont 23 millions de 3e génération (3 G) et 11 millions de lignes de 4e génération (4 G) à travers tout le territoire national», détaille-t-elle. Toujours avec autant de détails, elle indique qu'Algérie Télécom dispose de 89 mille kilomètres de câbles de fibre optique. Dans le but d'améliorer ses prestations, cette entreprise poursuit annuellement ses installations. Mme Feraoun cite à titre d'exemple l'année 2017 où 5 000 km de câbles de fibre optique ont été installés. «Certes, la longueur du réseau n'est pas un critère de qualité de service qui dépend de tout le réseau, pas uniquement du réseau de transport», reconnaît-elle. Et d'expliquer que l'Algérie est en elle-même un continent où le raccordement nécessite dans certaines wilayas du Sud, pour une région de moins de 1 000 habitants, plus de 500 mille km de câbles de fibre optique. Idem pour les régions montagneuses dans les wilayas de l'intérieur où le coût de 15 km de câbles de fibre optique est supérieur à celui de 400 km de câbles dans les régions du Nord. «En 2017, près de 13 milliards de dinars ont été accordés pour l'installation de câbles de fibre optique dans les wilayas de l'intérieur et du sud du pays», cite-t-elle. Pour elle, le plus grand problème d'Algérie Télécom se focalise à Alger avec ses 9 000 abonnés. «Au départ, l'installation du réseau internet dans la capitale a été planifiée pour un débit de 1 mégabit. Aujourd'hui, le réaménagement de ce réseau est très difficile de par la complication du réseau de l'urbanisme», dit-elle. S'agissant du volet ressources humaines, la première responsable du secteur a souligné que 3 milliards de dinars ont été accordés pour la promotion de la formation. «En 2016-2017, 40 566 employés d'Algérie Télécom ont bénéficié d'une formation. Près de 30% des fonctionnaires d'Algérie Télécom bénéficient annuellement d'une formation continue.» Elle a, toutefois, assuré qu'Algérie Télécom prévoit le recrutement de plus de 5 000 jeunes vers fin 2019, début 2020. Distribution des colis, le maillon faible d'Algérie Poste La ministre de la Poste et des Télécommunications, des Technologies du Numérique a reconnu, par ailleurs, les nombreuses failles de l'opération d'acheminement des colis vers leurs destinataires. Elle impute les retards dans la distribution des colis essentiellement au manque de ressources humaines. Une situation qu'elle explique, d'ailleurs, par le départ à la retraite, en 2016-2017, de plus de 5 807 employés d'Algérie Poste. Sans oublier souligne-t-elle, l'absence d'un plan intérieur de formation pour cette entreprise et ce, depuis plus de six ans et un manque sur le plan logistique : moyens de transport et de tri. Autres facteurs interférant dans l'opération de distribution des colis cités par la ministre : l'absence de précision dans les adresses et l'appellation des rues, le changement du lieu de résidence sans aviser les services de la poste ainsi que le manque d'utilisation des boîtes postales dans les immeubles. Pour faire face à cette situation qui n'a que trop duré, Mme Feraoun affirme qu'en 2017, Algérie Poste a recruté entre autres 62 employés pour le Centre national et international de tri. «En 2013, ce centre ne disposait que de deux employés», précise-t-elle. Ry. N.