Le directeur technique national (DTN) de la Fédération algérienne de judo (FAJ), Salim Boutebcha, n'a pas caché sa «totale déception» de la prestation de ses athlètes, lors des Jeux méditerranéens-2018 (JM-2018) actuellement en cours à Tarragone (Espagne). En effet, sur les 13 athlètes engagés, seuls deux ont obtenu une médaille de bronze. Il s'agit de Sonia Asselah chez les +78 kg et Lyes Bouyakoub (-100 kg). Le judo algérien avait remporté trois médailles de bronze lors de la 17e édition des Jeux à Mersin (Turquie), grâce à Abderrahmane Benamadi (-90 kg) et Kaouthar Oualal (-78 kg), présents à Tarragone ainsi qu'à Billel Zouani (+100 kg). «Je suis totalement surpris du ratage des judokas algériens qui ont été out lors de ces joutes. La mauvaise préparation y est, une nouvelle fois, pour quelque chose certes, mais il y a aussi l'aspect technique totalement négligé lors du cycle olympique écoulé et qui s'est avéré fatal sur le tatami», a déclaré, dans un entretien à l'APS, Salim Boutebcha, nommé à la tête de la DTN depuis deux mois seulement. Depuis le dernier championnat d'Afrique, les Algériens se sont entraînés à Médéa, chose qui est «insuffisante», selon le DTN, pour élever leur niveau. «Les entraînements sans tournois internationaux restent insuffisants pour espérer ramener de bons résultats dans les grands événements», a ajouté Boutebcha qui regrette la fermeture, «sans raisons claires», depuis quelque temps de la salle fédérale de Bouzaréah (Alger). Selon Boutebcha, un rajeunissement rapide de l'effectif est aussi «nécessaire» pour éviter, à l'avenir, de telles déceptions. «De retour à Alger, nous allons établir un bilan de ces JM et analyser le rendement de tout un chacun pour remédier aux lacunes», a souligné le responsable technique de la FAJ. «Je suis revenu à la DTN avec une stratégie, avec l'objectif de remettre sur rails le judo algérien et les équipes nationales. Ce dont je suis sûr, c'est que le rajeunissement des effectifs sera une de mes priorités, en collégialité avec les staffs techniques», a martelé Salim Boutebcha. «Objectif : Paris-2024» L'interlocuteur insiste sur le retour, rapidement, vers le travail de base, pour détecter et lancer de jeunes talents : «Si nous voulons faire un travail de base solide, il faut penser dès maintenant à lancer les jeunes. Actuellement, nous n'avons pas de repères en seniors mais nous avons une très bonne équipe nationale juniors qui se prépare aux Championnats du monde d'octobre prochain aux Bahamas». Dès la fin des JM-2018, la direction technique nationale de judo procédera à l'application d'un plan de travail afin de préparer les Jeux olympiques Paris-2024. Dans cette optique, la composante de l'équipe nationale senior sera modifiée à hauteur de «70%» avec l'incorporation de judokas juniors. «Les anciens de la catégorie seniors aux capacités indéniables, capables de donner encore pour le judo algérien, seront maintenus. Ils travailleront aux côtés de leurs doublures, avec une stabilité dans le staff technique au moins pour un cycle olympique, afin de mettre en place une bonne dynamique», a expliqué Boutebcha. Néanmoins, ce passage obligé par le rajeunissement de l'effectif ne veut en aucun cas dire que la FAJ va sacrifier les qualifications pour les JO de Tokyo-2020, selon le DTN. «Nous avons des chances de qualifier des athlètes comme Houd Zourdani, Salim Rebahi où encore Fethi Nourine. Nous allons cibler les athlètes (hommes et dames) capables de composter leur ticket. Après quoi, un programme spécifique sera établi avec à la clé une participation massive aux tournois», a assuré Salim Boutebcha. A deux ans du coup d'envoi des JO-2020, l'Algérie n'a aucun athlète (filles ou garçons) dans le Top-18 et Top-16 des qualifiés pour le rendez-vous nippon. A souligner que 11 athlètes, soit cinq filles et six garçons, ont manqué le podium à Tarragone-2018, à savoir Moussa Meriem (-52 kg), Belkadi Amina (-63 kg), Mecerrem Hadjer (+48 kg), Halata Amina (-57 kg), Bellekhal Souad (-70 kg), Houd Zourdani (-66 kg), Rebahi Salim (-60 kg), Benamadi Abderrahmane (-90 kg), Nourine Fethi (-73 kg), Kaouthar Oualal (-78 kg) et Tayeb Mohamed-Amine (+100 kg).