Pour Mohamed Hadj Djilani, premier secrétaire du FFS, en visite à Oran ce jeudi dans le cadre d'une rencontre régionale avec les militants du parti, «l'anniversaire de l'Indépendance devait être l'occasion de présenter un bilan sur la gestion du pays, et non la promotion de réformes imposées et qui ont échoué au point de mettre en péril l'avenir du pays et des générations futures». Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Dans un discours empreint de détermination à instaurer une démocratie réelle et un Etat de droit et des institutions, l'intervenant avertit : «le pouvoir tend à maintenir le statu quo, la déliquescence des institutions, la prolifération des scandales de corruption au haut niveau de l'Etat et la répression des forces qui luttent pour asseoir une véritable alternative démocratique prouvent que le pouvoir mène le pays vers une dérive qui engendrerait des conséquences dangereuses sur son indépendance économique, sur ses ressources, son unité, sa stabilité et sa souveraineté.» Abordant la situation économique, le premier secrétaire du FFS déplore le fait qu'au lieu de louer des réalisations qui ne répondent aucunement, dit-il, aux aspirations du peuple, les décideurs auraient dû présenter des bilans crédibles et objectifs. «La situation que nous vivons aujourd'hui risque de s'aggraver si le régime poursuit sa stratégie libérale qui ne sert ni le peuple ni le pays. Les lois antipopulaires, anticonstitutionnelles, antinationales et antisociales ont pour but de servir une minorité d'affairistes au détriment de la majorité populaire qui rêvait d'instaurer un Etat social dans le sillage d'une démocratie et d'un pluralisme politique, culturel et linguistique». Pour Mohamed Hadj Djilani, ce n'est pas plus reluisant sur le plan social, où la répression touche les syndicats, les associations, les étudiants et toutes les forces vives de la nation. Une société qui, dit-il, est prise en étau entre pauvreté et répression. Une souffrance endurée et des sacrifices consenties par, dit-il, « un peuple dont la patience a rarement rencontré la sagesse chez ses oppresseurs». Tout en rappelant le passé glorieux de son parti qui a toujours prôner que le patriotisme et la démocratie sont inséparables, de ce fait précise-t-il : «Au FFS, nous n'avons aucune leçon à recevoir en terme de nationalisme et notre responsabilité est la lutte jusqu'à l'instauration d'une démocratie réelle et un Etat de droit et des institutions.» Au FFS, nul doute que la lutte ne sera pas facile, dira l'intervenant, toutefois ajoute-t-il : «Notre confiance et notre détermination et la volonté de nos militants nous permettront de nous surpasser et d'affronter les obstacles et les difficultés.» Lors d'un point de presse, nous sommes revenus avec le premier secrétaire du FFS sur ce dernier point, à savoir que la lutte ne sera pas facile. Il développe son idée : «Lorsqu'on constate qu'il n'y a ni liberté individuelle ni collective, il est plus qu'évident que dans un tel climat, nos militants ne peuvent pas pratiquer la politique. Il est devenu difficile de militer dans un tel climat de répression exercée sur les militants des droits de l'Homme, les syndicalistes...». Qualifiant ce climat de verrouillage politique total. Toutefois, notre interlocuteur dira que son parti ne va pas pour autant reculer et qu'il reste déterminé et engagé pour créer le changement. S'agissant des présidentielles de 2019, l'intervenant dira que l'échéance est encore loin et qu'il serait «indécent d'en parler alors que des gens font la queue pour un sachet de lait, des étudiants sont pourchassés parce qu'ils ont osé demander l'amélioration de leurs conditions sociales. Ce serait faire preuve d'inconscience que d'évoquer la présidentielle alors que de telles situations sont encore vécues par la population». Quant à la position du parti sur cette question, elle sera tranchée, dit-il, par le conseil national du parti et appliquée sur le terrain. A. B.