"L'anniversaire de l'indépendance devait être l'occasion de présenter un bilan sur la gestion du pays et non la promotion des réformes imposées et qui ont échoué au point de mettre en péril l'avenir du pays et de générations futures." Cette déclaration, tirée du discours prononcé le 5 Juillet à Oran par le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Mohamed Hadj Djilani, résume la position du parti de feu Aït Ahmed par rapport à l'attitude d'un pouvoir qui tient à imposer le statu quo en dépit de l'échec d'une gestion qui compromet l'avenir de l'Algérie. "La situation politique, économique et sociale de l'Algérie d'aujourd'hui n'est que le résultat de ce système qui perdure depuis la confiscation du droit du peuple algérien à l'autodétermination", a ajouté le premier secrétaire du FFS en déplorant la détermination du pouvoir à empêcher le changement malgré la déliquescence de ses institutions et la prolifération des scandales de corruption au plus haut niveau de l'Etat. "La répression des forces qui luttent pour asseoir une véritable alternative démocratique prouve que le pouvoir mène le pays vers une dérive qui engendrerait des conséquences dangereuses sur son indépendance économique, ses ressources, son unité, sa stabilité et sa souveraineté", a encore affirmé Mohamed Hadj Djilani. Le responsable du FFS a, par ailleurs, averti que la situation risque de s'aggraver en raison de la poursuite par le régime de sa stratégie libérale qui dessert le peuple et le pays. "Les lois antipopulaires, anticonstitutionnelles, antinationales et antisociales ont pour but de servir une minorité d'affairistes au détriment de la majorité populaire", a-t-il déploré en dénonçant la répression qui s'abat sur les forces vives du pays (syndicats, associations, étudiants...). Pour Hadj Djilani, la société algérienne, enserrée entre la répression et la pauvreté, a du mal à résister à l'effondrement moral : "Un coup d'œil sur les 50 dernières années renseigne sur les souffrances endurées et les sacrifices consentis par un peuple dont la patience a rarement rencontré la sagesse chez ses oppresseurs." Pour autant, a-t-il rassuré, le FFS, qui est né dans le giron du mouvement de Libération nationale, réitère ses engagements à lutter pour l'avènement de la 2e République et pour interdire que l'Algérie soit "l'otage de politiques aventureuses imposées". Le FFS se battra pour empêcher le piétinement du patriotisme au nom de la démocratie comme il a lutté pour empêcher qu'on piétine la démocratie au nom du patriotisme, a encore affirmé l'orateur, en soutenant que le parti restera fidèle à la ligne tracée par feu Hocine Aït Ahmed, qui impose notamment de continuer à accompagner les mouvements sociaux, à œuvrer à l'organisation de la convergence des forces vives pour la défense de l'Etat social et à poursuivre le projet de reconstruction d'un consensus national pour l'instauration d'un Etat de droit, démocratique et social. Le premier secrétaire du FFS était à Oran dans le cadre d'une rencontre régionale des cadres et militants du parti qui s'est déroulée à huis clos au siège fédéral de Sidi El-Houari. Samir Ould Ali