Kheireddine Zetchi, embarrassé par les «forfaits» annoncés unilatéralement par Vahid Halilhodzic et Hervé Renard, se lance dans une nouvelle promesse au sujet du successeur de Rabah Madjer, limogé le mois dernier. Depuis Khemis Miliana où il a paraphé une convention avec les autorités locales de la Wilaya de Aïn Defla pour l'exploitation durant les trois prochaines années (suivant la durée de son mandat) du stade de la localité de l'ex-Affreville comme structure d'accueil des différentes sélections nationales de jeunes et féminines, le président de la FAF avait donné le la en déclarant que le choix sera fait «sous peu». Durant l'après-midi, il a été à nouveau abordé par la presse au niveau du stade communal de Sidi Moussa (lieu du match Algérie-Guinée Bissau des U15 comptant pour les JAJ) aux fins de s'expliquer sur le retard pris dans l'enrôlement d'un nouveau sélectionneur pour les Verts. Zetchi rappellera que cette mission n'est pas «si simple que ça» et fera la (nouvelle) promesse que le nom de celui qui prendra en charge les destinées des Verts sera connu «avant le début du mois prochain». Soit bien au-delà du délai fixé préalablement par le chairman de la fédération algérienne de football, en l'occurrence au lendemain de la fin du Mondial de Russie. Deux semaines supplémentaires d'attente et de négociations devenues «inévitables» suite au lâchage orchestré par deux des principales cibles de la FAF. A savoir le bosnien Vahid Halilhodzic et le français Hervé Renard. Tous deux, annoncés en grande pompe, qu'ils seraient les favoris dans la liste dressée par la fédération algérienne avaient décidé de «rompre les contacts». Le premier comme le second s'en sont fait un malin plaisir d'administrer une «gifle» à tous ceux qui avaient soutenu mordicus qu'un accord était en voie d'être obtenu pour que l'un d'eux devienne le prochain entraîneur de l'EN d'Algérie. Jeudi, Zetchi a répondu sèchement : «Vahid Halilhodzic et Hervé Renard n'entraîneront pas la sélection algérienne. Nous avons négocié tout de même avec Halilhodzic. Quant à Hervé Renard, il est responsable de ses déclarations.» Soit des propos qui confirment le ras-le-bol des fédéraux de Dély Brahim envers ces deux entraîneurs qui avaient entretenu l'amalgame en multipliant (surtout pour Halilhodzic) les vœux de voir les négociations aboutir. N'est-ce pas que quand Zetchi affirme que «Renard est responsable de ses déclarations», l'on peut ne comprendre qu'une chose : l'actuel coach des Lions de l'Atlas avait promis de tout entreprendre pour se libérer de son contrat avec la FRMF qui court jusqu'en 2022 en vue de prendre en charge les Verts. Or, la «mise au point» apportée par Renard sur les réseaux sociaux dans laquelle il balaie d'un trait tout accord avec des fédérations en faisant la promesse de ne jamais quitter le Maroc pour rejoindre une quelconque sélection africaine, dont celle d'Algérie, a certainement mis dans l'embarras Zetchi et ses collaborateurs chargés de la négociation. Et comme pour signifier qu'il détient toujours la manette, Zetchi confie qu'il n'a jamais pris langue avec le coach du Melli National d'Iran, le Portugais Carlos Queiroz. «Je n'ai pas discuté avec Carlos Queiroz et je ne sais pas qui a discuté avec lui. Nous avons établi une liste selon des critères bien définis.», a-t-il encore déclaré. Si bien que le dernier point rappelé (critères définis pour le choix du néo-sélectionneur, ndlr) ne laisse aucune ambiguïté sur le nom de celui qui prendrait les rênes de l'équipe nationale. Il s'agit de quelqu'un qui maîtrise la langue française en sus d'être un technicien de renommée mondiale. De prime à bord, cet entraîneur ne peut être que le franco-allemand Gernot Rohr. Sous contrat avec la NFF jusqu'en 2020, l'ancien driver du Niger, du Burkina Faso et du Gabon avait certes signifié juste à la fin du parcours des Super Eagles en Coupe du monde qu'il ne rejoindrait pas la barre technique des sélections nord-africaines (Tunisie, Algérie et Egypte). Mais, il semble bien que Rohr, conforté par le nouveau président de la fédération nigériane de football, Chris Giwa, n'ait pas la confiance de l'ensemble des membres du bureau exécutif de la NFF qui préfèrent confier la mission des Super Eagles à un local à l'exemple de Samson Siasia, sélectionneur des U23. La crise de la fédération n'y serait pas également étrangère au revirement du franco-allemand qui a peur que la Fifa passe aux actes pour dénoncer l'acte d'ingérence des autorités publiques du Nigéria dans les affaires de la NFF. La mise à la porte récente de l'ex-président de la fédération nigériane Amaju Pinnick, celui qui avait contracté avec Rohr, pourrait amener la Fifa à prendre des mesures disciplinaires à l'encontre de cette association et, allant, inciter le technicien franco-allemand à choisir une nouvelle destination. Zetchi et son entourage immédiat peuvent rêver... M. B.