A peine installé à la présidence de la LFP, Abdelkrim Medaouar entame son mandat par les problèmes «factuels», les affaires courantes qui ont souvent attiré les ennuis à son prédécesseur. C'est un président de la ligue qui se cherche encore qui s'est présenté jeudi matin au centre de presse de l'OCO «Mohamed-Boudiaf» devant le parterre de journalistes présents au forum de l'ONJSA. L'ex-président et porte-parole de l'ASO-Chlef a tout de go rappelé qu'il a été élu à la présidence de la LFP pour exécuter les lois et règlements votés par la fédération. «Personnellement, je suis à la tête de la LFP pour exécuter les directives du Bureau fédéral», a-t-il confié. Pour certainement évacuer toute interprétation concernant les (nombreux) litiges qui entourent, comme de coutume, le début de chaque saison sportive. Les dettes des clubs en particulier ont été un sujet brûlant sur lequel Medaouar a bien voulu s'étaler. «Certains clubs n'ont pas obtenu les licences de leurs recrues en raison des dettes», a-t-il fait savoir d'emblée rappelant encore une fois la résolution fédérale qui prive ces sociétés sportives à caractère commercial de recruter de nouveaux joueurs si leurs dettes dépassent les 10 millions de DA. Et de préciser que «ces clubs sont dans l'obligation de diminuer le montant de leurs dettes en dessous d'un milliard de centimes auprès de la CRL/FAF afin de pouvoir bénéficier des services de leurs nouvelles recrues». Il citera pêle-mêle la situation du CR Belouizdad, l'USM Harrach, l'US Biskra, l'USM Blida, le RC Kouba et le MO Béjaïa. Medaouar insistera davantage sur le cas «CRB» en signalant que «contrairement aux autres qui ont accompli e louables efforts pour régulariser la situation de leurs joueurs, le CRB a présenté des dossiers incomplets sans l'accord des joueurs concernés. D'ailleurs, les dettes du club belouizdadi ont atteint au 31 mai 2018 la somme de 49 millions de DA (4,9 milliards de centimes), avant qu'elles n'atteignent 12 milliards de centimes à la fin de juillet 2018». Et d'ajouter que l'USM Harrach et de l'US Biskra «ont tout entrepris» pour régulariser leur situation financière malgré le montant énorme de leurs dettes. «Je cite le cas de l'USMH qui a présenté aujourd'hui son dossier que nous allons étudier attentivement avant de prendre une décision finale. Revenant sur la situation générale de la pratique du football en Algérie, M. Medaouar a repris une vieille sentence. «Le début du professionnalisme en Algérie était tordu», a-t-il dit expliquant «l'idée de revoir certains volets est devenue une nécessité impérative afin d'éviter un avenir incertain. Sachez que les choses tournent mal en ce moment, car les dettes des clubs s'accumulent davantage», assure Medaouar qui tranche que «le professionnalisme ne sera viable qu'avec l'existence du soutien financier et des sponsors. Dans le cas contraire, il sera confronté à de multiples problèmes qui influent de manière négative sur le bon déroulement du championnat». Il n'omettra pas de battre en brèche la thèse défendue par l'ancien président de la FAF qui expliquait que le professionnalisme a été imposé par la Fifa ! «Nous avons besoin d'une commission mixte chargée de revoir le dossier du professionnalisme. Et j'affirme que la Fifa n'avait aucune relation avec l'instauration du professionnalisme en Algérie. Certains continuent de croire que si nous n'avions pas adopté le professionnalisme en 2010, nous n'aurions jamais disputé la Ligue des champions d'Afrique ou la Coupe de la Confédération. Ce sont des choses erronées. Les pays voisins prennent part jusqu'à ce jour à ces compétitions avec des clubs amateurs et sans sociétés sportives par actions», a-t-il encore souligné en s'interrogeant si «en 2007 et 2008, les clubs algériens avaient des sociétés» pour répondre que ces dernières «avaient seulement des contrats professionnels. Je voudrais préciser une chose : pour prendre part à une compétition internationale, il fallait disposer seulement d'un contrat professionnel». Poursuivant son «état des lieux» Medaouar abordera le travail de certaines commissions à l'exemple de celle chargée de l'homologation des stades. Là aussi, M. Medaouar donnera l'exemple de l'USMH pour démontrer les failles de l'administration et de ceux qui sont chargés de veiller sur le bon fonctionnement des infrastructures sportives. «L'USM Harrach a déposé un dossier ordinaire signé par le maire de Mohammadia confirmant la possibilité de l'équipe à recevoir sur son stade, mais je suis surpris par une lettre envoyée hier soir (mercredi) par le maire annonçant l'incapacité de l'USMH à recevoir à cause de quelques problèmes à l'extérieur du stade. La commission d'homologation des stades a présenté un rapport positif concernant le stade de Mohammedia. Les problèmes qui se trouvent en dehors du stade ne peuvent en aucun cas nuire au déroulement de la rencontre», a relevé le président de la LFP qui estime que « la décision du maire de Mohammadia complique davantage la position de l'USMH à la veille du début de la compétition.» Quant aux projections immédiates de la nouvelle équipe, Medaouar se montre optimiste en annonçant quelques projets d'avenir. «J'avais déclaré auparavant que la LFP songeait à la relance de la Coupe de la Ligue pour la saison 2019-2020 à travers la présentation d'un dossier à la FAF», a-t-il révélé en précisant que cette épreuve qui se jouera dans une formule de poules zonales de quatre à cinq clubs sera un moyen de préparation pour nos clubs. «Toutefois, cette compétition n'est possible qu'à la seule condition d'avoir des sponsors susceptibles de prendre en charge et la compétition et les clubs participants», préconise-t-il en souhaitant voir le projet aboutir lors du prochain exercice. M. B.