Les ambitions affichées avant le lancement de la nouvelle campagne sont difficiles à traduire sur le terrain. Après une reprise «difficile» en Ligue des champions d'Afrique, avec une défaite à Lubumbashi puis un nul à Blida face aux mêmes «Corbeaux» du TP Mazembe, agrémentés d'un succès tiré par les cheveux à Manama face au Riffaâ du Bahreïn, le Mouloudia d'Alger a effectué lundi soir une rentrée «timide» en championnat de la Ligue 1 Mobilis contre le Paradou AC (1-1). Le coach français des Vert et Rouge, Bernard Casoni évoquait la grosse fatigue induite par le rythme imposé par le calendrier de cette intersaison avant d'envoyer ses protégés affronter les jeunes Pacistes. Une certaine manière de préparer le kop mouloudéen à des éventualités moins radieuses que les prévisions émises au retour de l'équipe de son stage de Vichy. Désormais, malgré les renforts «anarchiques» (le club qui a recruté pas moins de trois joueurs sur le flanc gauche voit le poste occupé par un polyvalent), recrutés à coups de milliards de la mamelle de l'Algérie, le Mouloudia de Casoni est attendu au tournant plus tôt que prévu. Avant la fin de ce mois d'août, la formation algéroise jouera ses dernières cartes en LDC en allant défier le DHJ à El-Jadida avant de livrer une finale face à une Entente sétifienne ravie de l'aubaine, elle qui, au sortir de son duel perdu face au MCA lors de la 2e journée de cette phase des poules, croyait qu'elle était déjà hors circuit. Ce n'est pas tant les résultats de l'équipe qui inquiètent le plus. La manière n'y est plus et les nouvelles recrues comme les éléments conservés de l'ancien effectif peinent à trouver des repères au sein d'une structure de jeu déployée par Casoni parfois «illisible». Face au PAC, équipe qui a attendu les cinq dernières minutes de la première mi-temps pour venir titiller l'affolé portier du MCA, Chaâl, les camarades de Dieng ont tourné en rond n'approchant le camp de Moussaoui que par à-coups. Casoni qui s'est volontairement privé de quelques-unes de ses pièces maîtresses (Amada, Bendebka et Derrardja notamment) savait-il au moins que sans appui, son avant-centre, Nekkache, ne peut être qu'un vulgaire coureur de 100 m. avec un Tebbi qui cherchait la solution individualiste et un Bourdim «coincé» entre Dieng et Cherif El-Ouazzani, il était clair que l'effort offensif des Mouloudéens ne serait qu'obsolète. Même si, sur le flanc gauche, un certain Zakaria Haddouche tentait des percées qui n'avaient que peu de chance d'aboutir tant à la pointe de l'attaque Nekkache, brouillon et par trop caractériel, était hors service. C'est vrai que l'ancien attaquant du CRB a été derrière le penalty (peu évident) accordé par M. Bekouassa qui emmènera l'égalisation du Mouloudia, mais pour un élément qui était en meilleure fraîcheur physique que ses concurrents directs au poste (Souibah et Chaibi) cette activité est insuffisante pour tirer un team vers l'avant. Le salut des Vert et Rouge pourrait-il alors venir de Liès Chaibi, transfuge de l'AS Monaco ? Pas si certain que ça. Le jeune attaquant qui a rejoint l'équipe après la défaite de Lubumbashi est en flagrant manque de compétition. De l'avis de son coach, il ne sera opérationnel qu'en octobre au mieux. Que dire alors de ces latéraux ramenés cet été, Mamoun et Hachi, sinon que les recruteurs du MCA ont fait du social en optant pour des joueurs inactifs depuis plus d'une année. Libérer Karaoui et Boudbouda dont l'expérience en compétition internationale est avérée, pour ramener des éléments en quête de rodage est un acte de gestion pour le moins irréfléchi. Et ce n'est pas en recrutant Réda Babouche, l'ancien latéral gauche et capitaine de l'équipe, qu'on réglera ce souci défensif devenu par la force des choses «insoluble». L'arrivée de Babouche, annoncée pour l'après-match d'El-Jadida, se veut-elle alors une manière de mieux «contrôler» le travail du 1er adjoint de Casoni, Hakim Malek suspecté d'être derrière la venue de la paire Hachi-Mamoun mais aussi des choix des joueurs libérés durant l'intersaison. M. B.