Selon les données en notre possession et telles qu'établies par le récent bilan communiqué par la Direction de la santé de Tipasa, concernant les 36 unités de dépistage et de suivi de la santé scolaire au titre de la période allant de 2014 à 2017, les résultats sont étonnants, voire inquiétants. Le nombre de classes concernées par ce dépistage au cours de cette période quadriennale et cumulée est de 70 000 classes, totalisant près de 160 000 élèves suivis pour dépistage médical. Pour la seule année 2017, sont concernés par ce programme de suivi dans 36 Unités de dépistage, plus de 167 000 élèves, dont 7 980 du préscolaire ; 82 258 élèves du primaire ; 55 891 élèves du cycle moyen et 21 453 du cycle secondaire. Les résultats cumulés au cours de 4 années, allant de 2014 à 2017 dans ce programme de suivi et de dépistage de la santé scolaire. «On a recensé la maladie du goitre, avec 293 cas en 2016-2017 ; 309 cas en 2015-2016 ; 274 cas en 2014-2015 et 436 cas en 2013-2014, soit un cumul de 1 312 cas affectés par cette maladie du goitre», révèle le bilan de la Direction de la santé. «Cette maladie tend à devenir un mal endémique affectant gravement la santé de nos enfants, favorisée en cela par une pollution de notre côte et la prolifération de substances minérales iodées», poursuit un médecin d'une de ces Unités de dépistage et de suivi de la santé scolaire. En poursuivant l'analyse de ce bilan de la santé scolaire, on trouvera des chiffres effarants concernant «la baisse de l'acuité visuelle, cumulée à 22 558 cas pour cette période quadriennale de 2014 à 2017. Toujours dans ce volet ophtalmologique, il y a le strabisme, qui totalise 2 538 cas, pour cette période et présentant un risque majeur pour la santé de nos enfants sachant que cette baisse de l'acuité visuelle représente, quant à elle, près de 4% des élèves scolarisés au niveau de la wilaya de Tipasa et occupe une importante position dans le classement des affections. Mais c'est le problème des difficultés scolaires qui culmine dans les statistiques des UDS avec 37 560 cas d'élèves en difficulté scolaire pour le quadriennal de 2014-2017, soit plus de 6,26% du nombre d'élèves scolarisés pour une année moyenne. L'énurésie et l'échec scolaire sont d'autres types d'affections dépistées et prises en charge par nos psychologues, révèle ce bilan. D'autres pathologies ont été identifiées à l'instar du rhumatisme articulaire aiguë (RAA), où se distinguent l'ensemble des 640 cas identifiés au cours du quadriennal 2014-2017. Cependant, l'un des médecins prend un air grave lorsqu'il évoque l'un des fléaux qui affectent le milieu scolaire : «La surdité à l'école prend des proportions alarmantes avec près de 1 400 cas au cours du quadriennal 2014-2017 ; ainsi que l'épilepsie avec près de 700 cas recensés lors du quadriennal 2014-2017 ; mais il y a aussi l'énurésie avec près de 14 000 cas identifiés lors du quadriennal 2014-2017. La déformation du rachis est l'un des autres fléaux qui affecte nos enfants, dont près de 2 300 élèves sont recensés lors de ce quadriennal ; de même que le trouble du langage qui est un autre fléau identifié avec plus de 10 000 élèves handicapés par ce traumatisme lors du quadriennal 2014-2017, ainsi que les troubles du comportement évalués à près de 12 500 cas lors de ce même quadriennal. Et dans une moindre mesure, nous avons recensé moins de 200 cas de gale et près de 1 000 cas de diabète lors de ce quadriennal. A la lumière de tous ces dégâts sanitaires, force est de constater que les moyens mis en œuvre pour lutter contre ces fléaux restent, selon certains observateurs, en deçà des attentes», nous confie l'un des médecins d'UDS, en nous révélant que «pour la santé scolaire, les 36 Unités de soins de dépistage et de suivi de la santé scolaire (UDS) sont dotées d'équipements, de cadres et d'une subvention ministérielle se situant entre 100 000 dinars et 200 000 dinars, et qui sont implantées et réparties dans le territoire de la wilaya de Tipasa, dont Damous avec 6 UDS, pour 2 daïras ; Cherchell 7 UDS pour 1 daïra ; Tipasa avec 10 UDS pour 4 daïras et Bou Ismaïl avec 13 UDS pour 3 daïras, cela pour un effectif scolaire global moyen de 160 000 élèves». Houari Larbi