L'USMA n'ira pas en demifinale de la 15e édition de la Coupe de la CAF. Ses fans, et son DG Abdelhakim Serrar en particulier, qui rêvaient d'une consécration cette année, ont dû renoncer, plier même, face à un adversaire égyptien, El- Masry SC, qui n'était pourtant pas un foudre de guerre. A Sétif, la liesse populaire qui avait suivi la qualification de l'Aigle noir en demi-finale de la Ligue des champions d'Afrique a pris un sérieux coup d'arrêt. L'USMA, hôte de la ville de Sidi El-Khier à l'occasion de son quart de finale de la Coupe de la CAF a déçu en concédant une nouvelle défaite face aux Egyptiens d'El-Masry. Une défaite qui fait mal d'autant plus que, contrairement au match de Port-Saïd, dimanche dernier, les Rouge et Noir ont semblé asphyxiés par l'enjeu. Mal inspirés, crispés et voulant à tout prix remonter leur maigre retard, les joueurs de Froger ont tout fait faux, accomplissant l'une de leurs pires prestations cette saison. Manque de coordination entre les lignes, concentration obsolète des éléments de la défense au sein de laquelle Zemmamouche a semblé évoluer sous tension, l'USMA a failli sur tous les plans, dimanche soir sur la pelouse du 8-Mai-1945 de Sétif. Un stade qui réussissait fort bien aux Usmistes par le passé, en témoignent ses succès face à l'ogre d'Aïn Fouara durant ces dernières saisons. Mais, face à El-Masry, les Rouge et Noir ont semblé marquer le pas : sans repères, ils ont confondu vitesse et précipitation devant un adversaire qui a su se maîtriser au plus de (l'aveugle) domination des camarades de Meziane. En termes de statistiques, les attaquants de l'équipe de Soustara n'ont inquiété le portier égyptien qu'à l'amorce de l'heure de jeu. Avant, les innombrables coups francs et centres en retrait des latéraux, Meftah et Benmoussa, ont été voués à l'échec face à une arrière-garde bien vigilante et ordonnée. Ce sont ces mêmes caractéristiques individuelles qui ont manqué aux défenseurs usmistes, ceux de l'axe central, Chafaï et Benyahia, notamment qui ont offert l'unique but du match à l'attaquant palestinien d'El-Masry, Mahmoud Wadi, déjà buteur lors de la manche «aller». Et maintenant ? Difficile devenait alors la mission de l'équipe algéroise qui courait derrière le score de la pire des manières. A savoir opérer par de longues chandelles en direction du Congolais Ibara et du jeune Mahious subtilement muselés par les défenseurs égyptiens. Sans de véritables et efficaces solutions, Froger constatait amèrement le naufrage de sa team. Un ensemble qui a tourné en rond 90 minutes durant au grand dam de ses fans abasourdis par la prestation de leurs favoris. Désormais, l'USMA devra se rabattre sur d'autres challenges avec l'ambition de reprendre la dynamique du succès. D'abord en championnat où, en attendant la mise à jour (l'USMA doit disputer deux rencontres face au MOB et l'USMBA), les Unionistes pointent en seconde position (12 points après avoir enchaîné quatre succès en cinq matchs joués (une seule défaite à Béchar face à la JSS) puis en Coupe arabe, épreuve que les gars de Soustara comptent renouveler leur exploit de 2013. Deux challenges qui doivent requérir une mobilisation de tous les instants de la part de tous (joueurs, staff technique et dirigeant). Peut-être que le kop de Bologhine pardonnera cette déconfiture en Coupe de la CAF, épreuve qui semblait «promise» aux Usmistes qui avaient déjà montré d'inquiétants signes d'immaturité en phase de poules. La présence de joueurs d'expérience à l'exemple de Zemmamouche, Meftah, Chafaï et autre Benmoussa et Yaya n'aura été, à l'occasion de cette énième participation continentale, d'aucun apport. Surtout au moment où les jeunes (Benguit, Benkhemassa, Chita etc.) commençaient à prendre confiance de leurs réelles potentialités. Aujourd'hui que le challenge africain n'est plus qu'une chimère, l'USMA doit se tourner rapidement vers l'avenir en pansant ses blessures et en repensant son «projet». Pour Serrar, une petite révolution s'impose. Avec ou sans Thierry Froger ? M. B.
DECLARATIONS EXPRESS THIERRY FROGER (ENTRAINEUR USM ALGER) : «Ça n'a pas marché» «Nous avons joué un match contre une équipe forte et nous avons œuvré à revenir au score, mais l'intensité manquait à mon équipe. Mes joueurs ont tout donné, on a essayé de changer la tactique et ça n'a pas marché. L'équipe adverse était très forte et la disposition des joueurs sur le terrain nous a empêchés de marquer. Mon équipe manquait de touche finale.» HOUSSEM HASSAN (ENTRAÎNEUR AL MASRY PORT SAID) : «Notre victoire n'est pas fortuite» «Ce fut un des plus difficiles matchs que mon équipe ait disputé face à un adversaire fort et expérimenté. Je remercie mes joueurs pour avoir exécuté avec précision mes instructions et je remercie le public pour son fair-play. Le public a encouragé son équipe mais a également applaudi l'équipe adverse. Notre victoire n'est pas fortuite mais résulte de l'efficacité de l'équipe sur le terrain et la concrétisation des occasions de but. Nous avons analysé le jeu de l'adversaire, ses points forts et ses points faibles pour concevoir et mettre en place la tactique qu'il fallait. Je souhaite bonne chance à l'USM Alger dans les compétitions à venir.»