Pour essayer de faire perdre ses premiers points au Paris SG, Nice compte sur la nouvelle trouvaille de ses excellents recruteurs, Youcef Attal, tonique arrière, droit algérien, aujourd'hui pour la 8e journée de Ligue 1. «Il m'a tapé dans l'œil au premier regard», raconte Serge Recordier, ex-responsable de la cellule de recrutement du GYM passé cet été à Monaco. Attal «enchaîne les allers-retours à toute vitesse, les dribbles dans le camp adverse», poursuit le technicien. Recordier était pourtant parti en Belgique superviser «l'attaquant nigérian de Mouscron, Taiwo Awoniyi au match Mouscron-Courtrai. Et j'ai vu Youcef... Une révélation.» Courtrai avait lui-même déniché Attal en 2017 au Paradou, club algérois réputé pour son académie, qu'il avait rejoint après avoir été formé aux «Canaris» de la JSK, le grand club de Tizi-Ouzou, «capitale» de la Kabylie. Agé de 22 ans, l'arrière droit est encore perfectible, mais Nice dispose d'un excellent savoir-faire pour développer les joueurs. «Il est technique mais a des manques tactiques dans le placement, poursuit le recruteur. Ça se travaille. Comme on l'avait fait avec Ricardo Pereira ou Dalbert». «Youcef joue comme s'il était au bled, à l'instinct, s'amuse le capitaine niçois Dante. J'ai vu dès son premier entraînement qu'il avait un truc. Il a le foot dans le coeur.» Les vidéos du jeune joueur ont été visionnées par l'ensemble des recruteurs azuréens pour une décision unanime. Nice l'a acheté à Courtrai pour environ 5 millions d'euros et un contrat longue durée (5 ans). L'OGCN espère tenir une nouvelle perle. Dynamite Le président Jean-Pierre Rivère avait prévenu à la présentation du joueur : «Attal, il ne fallait pas passer à côté, c'est une évidence». Le latéral gauche rennais Mehdi Zeffane aurait peutêtre préféré que le GYM passât à côté. Car il a subi l'entrée pleine de sève d'Attal à l'heure de jeu alors que les Bretons menaient 1- 0 à la 5e journée, le jour où l'Algérien a crevé l'écran. Véritable tornade, le Kabyle a fait exploser son aile et la défense adverse, et a contribué à renverser le match (2-1). Patrick Vieira pourrait privilégier l'expérience de l'ancien Parisien Christophe Jallet, mais pour bousculer le PSG, le tonus du joueur né à Mechtras, en Kabylie, déjà international (4 sélections), pourrait bien servir, dans ce 3-5-2 qui lui va comme un gant. Pour Patrick Vieira, Attal a «une grosse marge de progression, tactiquement et défensivement. C'est un très bon joueur de couloir capable de se projeter vers l'avant. Il a exactement le profil recherché». Jallet lui-même le «considère comme un très grand latéral en puissance. C'est bien d'avoir une telle concurrence. Il est important pour un club de disposer de profils différents pour un poste». Nice a un défenseur qui sécurise, l'autre qui dynamite. Seul petit souci, les blessures, notamment à ses retours de sélections, ont gâché la dernière saison d'Attal, où il n'a joué que 10 matchs avec Courtrai. Une lésion musculaire contre Reims, dès la 1re journée, lui a aussi coûté un mois d'arrêt avec Nice, mais le match contre Rennes a montré qu'Attal avait vite retrouvé ses jambes. Nice aura besoin de toute sa vitesse pour freiner l'ogre parisien, qui espère aujourd'hui rejoindre l'Olympique lillois, détenteur du record du meilleur départ parmi l'élite avec huit victoires au commencement de la saison 1936- 1937.