Un nouvel ouvrage, dédié au dramaturge Abdelkader Alloula (1939-1994), vient d'être publié à Oran aux éditions du Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), a-t-on appris samedi auprès du coordinateur de cette publication. «Le théâtre d'Abdelkader Alloula : le texte et la scène» est le titre de ce livre qui se veut «un hommage académique à l'auteur de la trilogie Lejouad/Litham/Legoual», a précisé à l'APS l'enseignant- chercheur Mohamed Daoud. L'ouvrage se propose également de «contribuer à l'enrichissement des sources documentaires au profit des jeunes universitaires versés dans la littérature et les arts dramatiques», a expliqué M. Daoud. «Le contenu reprend plusieurs regards comparatifs autour du parcours et de l'œuvre de Alloula, présentés en 2014 lors d'un colloque international dédié au regretté dramaturge, à l'occasion de la commémoration de la 20e année de sa tragique disparition», a-t-il fait savoir. Les actes de ce colloque sont ainsi mis à la disposition des lecteurs, offrant une lecture multiple de l'œuvre de Abdelkader Alloula, dans toutes ses dimensions artistiques, a souligné M. Daoud. Parmi les thématiques abordées, le coordinateur de la publication évoque, entre autres, le patrimoine populaire, la langue, la traduction et les influences du théâtre universel. Qualifiant Alloula d'artiste «complet» (auteur, metteur en scène et comédien), M. Daoud soutient que «le regretté dramaturge a marqué l'histoire du théâtre algérien de son empreinte indélébile, et ce, en répondant aux exigences de la construction dramaturgique par l'association de plusieurs formes d'expression». «En puisant dans ses diverses pièces dans le patrimoine local (El Halqa, El Meddah, El Gouwal) et universel (Brecht, Gogol, Goldoni, Aziz Nesin), Alloula aspirait à la création d'un genre théâtral nouveau, a-t-il notamment observé. Les pièces que Alloula a mis en scène dans les années 1980-1990 (Legoual, Lejouad, Litham et Arlequin...) ont révélé «une pratique théâtrale singulière, caractérisée par une recherche approfondie sur le discours, la langue, le décor et la mise en scène», a relevé M. Daoud. Ainsi, le nouvel ouvrage revient sur les différents aspects de cette œuvre inachevée qui exige «une continuité et un approfondissement de la part des dramaturges et des chercheurs spécialisés dans cette expression artistique», a-t-il conclu. Pour rappel, Alloula, qui était directeur du Théâtre algérien d'Oran (TAO), fut victime d'un attentat terroriste en mars 1994. Il a été assassiné d'une balle dans la nuque en mars 1994 alors qu'il se dirigeait vers le Palais de la culture pour donner une conférence sur le théâtre, lors d'une soirée du mois sacré du Ramadhan.