Dans une vingtaine de jours, les Sétifiens, battus sans fournir de résistance au Caire par le Ahly d'Egypte, en demi-finale (aller) de la LDC, devront faire montre de beaucoup plus de maîtrise pour espérer remonter leur handicap et passer en finale. Comme lors de leurs débuts dans cette nouvelle édition de la Ligue des champions d'Afrique, il y a cinq mois à Lubumbashi face au TP Mazembe (4-1), les joueurs de l'Entente ont paru bigrement limités. En tout cas incapables de rivaliser avec leurs hôtes égyptiens. En 22 petites minutes, les poulains de Taoussi ont, en effet, ouvert la voie à une dix-septième finale africaine (11 fois en Ligue des champions ou dans l'ex-Coupe d'Afrique des clubs champions, 4 fois dans l'ex-Coupe des clubs vainqueurs de coupes et une fois en coupe de la CAF) pour l'ogre égyptien. Une défaite que le coach marocain de l'Aigle Noir attribue à un manque de concentration de ses élèves «coupables» d'erreurs individuelles fatales. «On avait bien négocié les premières minutes du match en faisant jeu égal avec une grande équipe du Ahly. Malheureusement, des erreurs individuelles nous ont été fatales à un moment où l'on pensait qu'on avait les moyens d'inquiéter l'adversaire», estimait l'ancien driver du CRB à l'issue de la partie. Un match «boycotté» par les fans du club égyptiens qui a vu les capés de Patrice Carteron faire montre de leur rigueur et leur application dans le jeu, contrairement aux camarades de Djabou résolument préoccupés par la défense de leur périmètre. L'attitude offensive prônée en seconde période par les Sétifiens donnera, à ce titre, de nombreux regrets aux Algériens tellement ces derniers semblaient en mesure de surprendre les Ahlaouis sur leur terrain. Il faut juste souligner que l'issue finale de cette première manche aurait pu être différente. En ce sens que si l'ESS avait l'opportunité d'inscrire deux buts, le Ahly pouvait s'assurer une marge plus sécurisante. Le jeu étant particulièrement ouvert lors du second half durant lequel les deux lignes d'attaque ont excellé dans les ratages d'occasions nettes. À Sétif «ce sera différent» Maintenant que la «sanction» de l'aller est tombée, il faudrait tout de suite aux troupes de Taoussi de se remobiliser en vue de la seconde «bataille». Un rendez-vous qui pourrait valoir des sensations fortes aux Sétifiens à condition que l'équipe des hauts plateaux évolue autrement, en tout cas avec d'autres intentions que de limiter les dégâts. Taoussi qui assure que son team jouera l'offensive à outrance n'omet pas de souhaiter le «soutien» des inconditionnels de l'ESS. Un facteur qui risque de ne pas être suffisant, dans un duel où il faudrait que Djahnit et compagnie sortent l'arsenal offensif nécessaire pour secouer au moins à deux reprises les filets d'Al- Shenawy sans prendre de buts à domicile. Une mission qui peut paraître réalisable si l'on ne tient pas compte du «bilan mitigé» de la ligne d'attaque des Bianconeri depuis l'entame de cette compétition. Car, les deux premiers préliminaires mis à part durant lesquels l'Entente a réalisé des cartons à domicile (6-0 face aux Centrafricains de l'Olympic Real Bangui puis 4-0 devant les Ghanéens d'Aduana Stars), la «récolte» était moins bonne au niveau du stade du 8-Mai-45 lors du restant du parcours africain de l'équipe ententiste (défaite face au MCA, nul face au TP Mazembe et victoires étriquées respectivement devant El-Jadida et le WA Casablanca). En manque de munitions, Taoussi devrait en ce sens booster ses avants à faire preuve de réalisme. Les Bouguelmouna, Bakir, Ghacha et autre Banouh, soit un quatuor qui découvre à peine les terrains africains, ne devraient pas trembler devant les buts égyptiens. Comme Zeghba et sa défense ne doivent pas tâtonner en face des Azaro, Walid Sulaiman et autre Islam Mohareb capables de rééditer leurs précédents exploits en terre africaine (5 déplacements conclus par trois victoires, un nul et une seule défaite à Kampala). L'Aigle sétifien est averti. M. B.