Le ministre des Relations avec le Parlement estime qu'il est encore «trop tôt» pour parler de dissolution de l'Assemblée populaire nationale (APN) dans la foulée du bras de fer engagé par la majorité parlementaire contre le président de l'instance législative. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Mahdjoub Bedda qui s'exprimait, avant-hier jeudi en marge d'une séance de questions orales au Conseil de la nation, a, en effet, affirmé qu'il serait prématuré de parler de la dissolution de la Chambre basse du Parlement, prérogative relevant du seul pouvoir discrétionnaire du président de la République, comme solution à la crise que vit cette institution depuis un peu plus d'une semaine. Une crise qui, selon lui, ne saurait encore durer du fait, prévoit-il, qu'elle trouverait son issue dans «quelques jours», sans trop s'étaler sur la nature de cette «toute prochaine issue». Réfutant toute implication personnelle dans ce conflit aux côtés des parlementaires frondeurs de la majorité qui ne jurent que par la tête de Saïd Bouhadja, Bedda considère cette crise comme «interne à l'Assemblée populaire nationale.» Pour lui, sa présence à la réunion de la cellule de coordination du FLN au siège de ce dernier n'était motivée que par le fait de son statut de «militant» de l'ex-parti unique. «Je suis ministre et je n'ai rien à voir avec la crise à l'Assemblée nationale», précise- t-il encore, ajoutant que le gouvernement «tient beaucoup à la stabilité de l'institution législative». Le ministre des Relations avec le Parlement a, par ailleurs, estimé que la démission du président de l'APN est du seul ressort de Bouhadja, insistant sur le fait qu'il y a séparation effective entre les pouvoirs en Algérie. Pour Bedda, le Parlement est une «institution législative» et le gouvernement une «instance exécutive». Cette sortie du ministre des Relations avec le Parlement sonne comme une réplique au président de l'APN qui l'accuse de s'être rangé du côté des députés réclamant son départ. Ainsi donc, avec cette sortie du ministre des Relations avec le Parlement, c'est un autre épisode dans ce bras de fer entre la majorité parlementaire qui tient à la destitution du président de l'APN et un Bouhadja qui demeure attaché à son poste, dans l'attente d'un «signal» de la présidence. Au sujet d'un éventuel report de l'examen du projet de Loi de finances 2019 consécutivement au gel des activités du Parlement, le ministre des Relations avec le Parlement estime «précoce» d'évoquer cette perspective d'autant plus que, selon lui, «nous ne sommes qu'en début d'octobre ». Il est utile de rappeler que les députés de quatre groupes parlementaires émargeant au sein de la majorité parlementaire (FLN, RND, TAJ et MPA) en sus de leurs compères indépendants, exigent, sur la base d'une motion remise à Bouhadja, la démission de ce dernier, décidant, en outre, du gel de toutes les activités des structures de l'APN, dans une procédure objectant de pousser le président de l'Assemblée à céder à leur exigence. M. K.