Les groupes terroristes ont retiré hier la plupart de leurs armes lourdes de la future «zone démilitarisée», située principalement dans la province syrienne d'Idleb, à la veille de la date limite fixée par l'accord russo-turc, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG basée à Londres et proche de l'opposition islamiste. La zone tampon, de 15 à 20 km de large, doit être instaurée dans la province d'Idleb (nord-ouest) et des parties des provinces voisines de Hama, Lattaquié et Alep. En vertu de l'accord conclu le 17 septembre à Sotchi (Russie) entre Ankara et Moscou, garants des pourparlers d'Astana sur la Syrie, les armes lourdes de tous les groupes terroristes doivent être retirées de la zone avant mercredi et les terroristes doivent avoir quitté les lieux le 15. «La zone tampon est maintenant presque vidée de toutes armes lourdes», a indiqué Rami Abdel Rahmane, le directeur de cette ONG qui dispose d'un vaste réseau en Syrie. Le groupe terroriste «Hayat Tahrir al-Cham» (HTS), dominant à Idleb, a commencé à retirer ses armes lourdes samedi et poursuivait cette opération dans la nuit de lundi à mardi, selon la même source. HTS contrôle plus de la moitié de la zone tampon. Citant ses correspondants à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, l'agence de presse turque Anadolu a rapporté lundi que les groupes terroristes ont achevé le jour même le retrait de leurs armes lourdes, dont «des lance-roquettes, des mortiers et des missiles à moyenne portée». Une coalition de groupes armés, le Front national de libération (FNL), avait annoncé samedi le retrait de leur armes lourdes, tout en prévenant que l'opération prendrait «quelques jours». Ce retrait devait être conclu d'ici mercredi, selon les termes de l'accord russo-turc. Anadolu a également affirmé lundi que l'armée turque a transféré, dans la zone d'où ont été retirées les armes lourdes, des armes et des véhicules blindés pour les patrouilles prévues dans l'accord de Sotchi. La Russie, qui soutient la Syrie dans le combat contre les groupes terroristes, et la Turquie coopèrent étroitement pour mettre un terme à la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011, et qui a fait plus de 360 000 morts. Leur accord sur Idleb, dévoilé le 17 septembre, prévoit l'instauration d'une zone-tampon de 15 à 20 km de large, afin de séparer les territoires insurgés et les secteurs voisins contrôlés par le gouvernement syrien. Le Président syrien Bachar al- Assad a toutefois qualifié dimanche de «mesure temporaire» l'accord russoturc, assurant que ce territoire aux mains des terroristes «reviendra» au gouvernement. Déclenché en 2011, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans et a fait plus de 350 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.