La vaccination contre la grippe saisonnière commence à partir d'aujourd'hui. Les vaccins sont disponibles dans l'ensemble des structures de santé publique et les officines. Le ministère de la Santé a lancé en même temps une campagne de sensibilisation à destination des personnes considérées à risque pour rappeler que la vaccination reste le seul moyen d'éviter les graves complications de cette maladie. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les personnes désirant se faire vacciner contre la grippe saisonnière peuvent désormais le faire dès maintenant. La vaccination reste certes un choix, mais il est fortement recommandé de se faire vacciner notamment pour les personnes à risque. Le directeur général de la prévention au ministère de la Santé, qui a animé hier une conférence de presse pour annoncer le lancement de la campagne nationale de vaccination, a rappelé que 251 cas sévères de grippe ont été enregistrés la saison dernière. 51% de ces personnes ont nécessité une hospitalisation. La grippe a causé aussi le décès de 26 personnes durant la saison 2017/2018 dont 12% étaient des femmes enceintes. Le docteur Fourar trouve, ainsi, regrettable que la vaccination ait connu un rush suite à ces décès. L'Institut Pasteur a dû recourir à l'achat d'un quota supplémentaire de 40 000 doses pour faire face à la demande. Le docteur Fourar estime, d'ailleurs, que les Algériens éprouvent une réticence envers tous les vaccins. Pourtant, la vaccination reste le seul moyen d'éviter ou d'éliminer certaines épidémies. Dans le monde, chaque année, la grippe affecte 5 à 10% des adultes et 20 à 30% des enfants. En Algérie, les syndromes grippaux représentent environ 10% des motifs de consultation. Ce taux varie en fonction de l'âge. Les incidences les plus élevées sont observées chez les enfants de 0 à 4 ans et sont de l'ordre de 3 à 4 fois plus élevées que chez l'adulte. Le département de prévention du ministère de la Santé a indiqué que l'une des particularités des virus de la grippe saisonnière est qu'ils sont capables d'échapper au système immunitaire de l'organisme grâce à des modifications génétiques périodiques. Ils peuvent, en conséquence, changer d'une année à une autre. C'est pourquoi, il est recommandé une administration annuelle de vaccin contre la grippe. Ainsi, pour la saison 2018-2019, deux changements ont été introduits dans la composition du vaccin par rapport à celle de 2017-2018 et qui portent sur la souche vaccinale A/H3H2 et la souche B. La protection assurée par le vaccin dure entre six mois et un an. La vaccination vise à protéger les personnes pour lesquelles la maladie représente un risque de complication grave. «L'objectif est de réduire le risque de décès et de complication en cas de grippe puisque en cas de vaccination, le risque d'être infecté par le virus de la grippe est diminué de 75% à 90% sous réserve d'une bonne concordance entre les antigènes du vaccin et le virus en circulation», a souligné le docteur Fourar. La vaccination confère aussi, poursuit-il, une immunité au bout d'une quinzaine de jours et chez les personnes âgées, le taux de mortalité dû à la grippe peut être réduit de 80%. Le département de la prévention a souligné que l'incidence cumulée de la grippe est aux alentours de 19 000 cas pour 100 000 habitants pour la saison dernière contre 18 500 cas durant la saison 2016-2017. La proportion de patients consultants pour un syndrome grippal et présentant un ou plusieurs facteurs de risque est de 13,7% et 6,6% étaient diabétiques. Le taux de complications primaires, à type de laryngite ou de pneumonie, est respectivement de 4,5% et 3,1%, soit légèrement en hausse par rapport à 2016/2017. Les syndromes grippaux chez les femmes enceintes représentent 3% de la population des 16/65 ans alors qu'ils étaient de 3,6% durant la saison précédente. Le taux de positivité est en baisse, indique t-on, par rapport à la saison précédente avec un taux de 45% contre 51,9% en 2016/2017. La campagne de vaccination restera en vigueur jusqu'à mars ou avril prochains. S. A.