Tout va bien à Arsenal : le club repris par Unai Emery enchaîne les victoires depuis fin août, dans le sillage d'une attaque flamboyante superbement alimentée par un Mesut Özil de retour au top après sa retraite internationale. Vainqueurs jeudi en Europa League sur la pelouse du Sporting Portugal (1-0), les Gunners pourraient très bien étendre leur série à douze victoires consécutives s'ils s'imposent aujourd'hui à Selhurst Park contre Crystal Palace. Les Londoniens n'avaient plus connu une telle forme depuis... octobre 2007! Imbattables depuis leur défaite à Chelsea mi-août, ils ont, depuis, marqué 31 buts, se montrant impressionnants par moments. Un jeu chatoyant, récemment qualifié de «sexy football» par Özil. Avant le coup d'envoi de cette 10e journée, ils n'étaient d'ailleurs qu'à deux longueurs des co-leaders Manchester City et Liverpool en championnat. Bien aidé par l'apport défensif de la recrue Lucas Torreira et bien libéré par les flèches Aubameyang et Lacazette, Özil s'éclate et renaît à 30 ans passés, se rapprochant un peu de son niveau de champion du monde 2014, quand il brillait au sein d'une Mannschaft conquérante. Beaucoup critiqué pendant la dernière Coupe du monde pour ses prestations décevantes dans une piètre équipe d'Allemagne, il a pris sa retraite internationale avec fracas dès son retour de Russie, signant son départ par des accusations «de racisme et de manque de respect». Bref, un été raté dans le sillage d'une saison calamiteuse avec Arsenal, la dernière sous les ordres d'Arsène Wenger. Parfois transparent Mais, depuis l'arrivée d'Unai Emery aux commandes, le meneur de jeu allemand revit. Lundi contre Leicester (3-1), pour sa première en tant que capitaine des Gunners, il a livré une performance magistrale, sa meilleure depuis très longtemps. Il a d'abord égalisé d'une reprise toute en finesse, puis a construit le premier but d'Aubameyang, avant d'offrir au Gabonais un doublé sur un centre parfait. Sévèrement critiqué par les fans ces deux dernières saisons pour sa capacité à disparaître dans les grands matchs, Özil a, semble-t-il, été recadré par Emery, le Basque trouvant visiblement les mots qui échappaient à Wenger. Car pour l'Alsacien, il était impossible de critiquer l'Allemand sans lui saper le moral. «C'est très important qu'on ait parlé. Nous voulons nous amuser mais il faut aussi aimer travailler dur», a résumé Emery dans la semaine. «Si vous voulez gagner, vous devez travailler et vous devez souffrir ensemble. Avec nos qualités, si nous souffrons, nous pouvons en profiter aussi. Le plaisir en soi n'est pas bon mais si nous souffrons aussi, il peut être bon.» «Classe mondiale» «Je pense qu'il peut jouer tous les matchs avec cet engagement, ce comportement et cette qualité, qu'il soit capitaine ou non. Nous allons l'exiger de sa part et de celle de chaque joueur à chaque match», a insisté l'ancien entraîneur du PSG. Mieux, l'Allemand ne séduit pas que sur le terrain. Sur les réseaux sociaux, il s'ouvre en répondant aux questions de ses supporters. Dans les vestiaires, il encadre et aide les plus jeunes. «Mesut a l'air décontracté mais il aide tout le monde d'une manière ou d'une autre. Il m'aide beaucoup», a ainsi récemment remercié Alex Iwobi. «Je m'entraîne avec lui depuis que j'ai 17 ans et j'ai vu ce qu'il peut faire. Il ne montre pas que de la qualité à l'entraînement. C'est un joueur de classe mondiale et il l'a encore prouvé», a estimé le jeune attaquant (22 ans). Reste à convaincre sur le long terme, pour effacer sa réputation de joueur fantôme dans les grands matchs. Même chose pour Arsenal, dont les récents exploits ont été réalisés contre des équipes de second plan, aussi bien sur la scène domestique (aucun autre membre du Big Six affronté depuis la mi-août) qu'en Europa League.