Samedi, la météo nous annonçait d'abondantes pluies sur la majeure partie de nos territoires et de la neige sur les reliefs dépassant 1 000 mètres d'altitude. Les choses étant au point où elles sont, beaucoup ne croient même plus ce que disent les préposés à la pluie et au beau temps et pas seulement par scepticisme maladif. Il n'est pas rare que ces services nous jouent de mauvais tours alors que, de nos jours, au point où en est le niveau de performance auquel on est parvenu dans le monde développé, on peut consulter la météo de son pays chez les autres, avec une infaillible précision et à l'œil. Les «algérosceptiques», surtout les plus cyniques d'entre eux, en arrivent même à se demander à quoi servent les installations, forcément obsolètes, et leurs personnels qui ne doivent pas, l'un dans l'autre, être un exemple de compétence. C'est ainsi, ce n'est pas toujours juste mais c'est ainsi. La formule est consacrée et quand il arrive qu'elle manque de pertinence, c'est toujours l'exception qui confirme la règle : il n'y a aucune raison que la météo marche quand rien ne marche. Tenez, comme il a commencé à faire froid, on nous a encore mis en garde sur les dangers du chauffage au gaz. C'est un discours qu'on a déjà entendu puisque ça fait des années qu'il est seriné à l'orée de chaque hiver. Il faut appeler le chauffagiste pour vérifier votre appareil et votre tuyauterie. Il y a des chauffages qui ne répondent pas aux normes de sécurité… Mais c'est plus facile de nous demander de nous débrouiller tout seuls pour les repérer sur le marché que d'instruire les services chargés de la chose pour les interdire de vente et — éventuellement — de sanctionner les importateurs et les marchands indélicats. En attendant, il y a des gens qui meurent chaque année, étouffés par les émanations de «CO2». On ne sait pas si la météo a été juste dans ses dernières précisions mais il a plu. On n'a pas encore vu d'images cartes postales dans la poudreuse mais le temps s'est quand même rafraîchi. Il a plu hier, il a un peu venté et ça a suffi à créer la débandade sur les routes. Des airs de panique par endroits. C'est comme ça, ça ne s'explique pas toujours mais nos peurs, qui sont souvent justifiées, décuplent parce qu'on nous a appris à tout redouter. On a peur quand il fait chaud, on a peur quand il fait frais, on a peur quand il ne pleut pas, on a peur quand il y a un orage. On ne sait même plus la nature des dangers qui nous guettent, ni d'où ils peuvent venir. D'avoir été de tous genres et d'avoir surgi de partout ou de nulle part. On ne discerne plus le beau temps du mauvais temps, tellement il y a de paniques qui nous habitent. Celle du soleil dont nous tirons pourtant un étrange orgueil, celle de la pluie qui ne nous fait plus rêver à nos fenêtres, celle du vent qui nous fait craindre le pire parce qu'il nous ramène à nos paraboles et celle de la neige sans bonhommes de neige. On ne sait même plus parler de la pluie et du beau temps. Mais… on en parle quand même parce qu'il est des choses qu'on ne change pas. S. L.