Comme attendue, la version en langue française du livre témoignage de l'écrivain Brahim Romani sur Boualem Bessaïh vient de paraître aux éditions Anep et est actuellement présentée au Salon du livre qui se tient aux Pins Maritimes. L'auteur précise d'emblée que son travail se présente d'abord comme un témoignage sur des aspects de l'œuvre de cette personnalité sous la direction de laquelle il a travaillé durant dix années en sa qualité d'ambassadeur d'Algérie au Maroc, de 2002 à 2005, puis de président du Conseil constitutionnel de 2006 à 2012. Il ajoutera également que Boualem Bessaïh a été une «personnalité de premier ordre» dans le système politique algérien, au regard des diverses hautes fonctions qu'il a eu à assumer, aussi bien durant la guerre de libération qu'après le recouvrement de l'indépendance nationale. Mettant en exergue sa stature d'homme d'Etat, Brahim Romani relève que Boualem Bessaïh a eu à servir l'Etat algérien sous le règne de tous les présidents de la République, d'Ahmed Ben Bella, Houari Boumediene, Chadli Bendjedid, Liamine Zeroual, à Abdelaziz Bouteflika. Le livre est constitué de textes qui associent des informations, des observations, des faits et des évènements dont l'auteur a eu connaissance ou qu'il a vécus comme acteur ou comme témoin. Certains de ces évènements sont étayés de dates et de références, alors que d'autres représentent «des témoignages et des discussions privées qu'il a eus avec Boualem Bessaïh tout au long des 14 années de relations de travail et d'amitié». Comme ambassadeur à Rabat, Boualem Bessaïh a déployé des «efforts considérables pour établir des passerelles de communication et de confiance avec les responsables marocains, s'appuyant sur ses bonnes relations personnelles et sur le respect que ces responsables lui vouaient». «Il a tout fait pour relever le défi de réaliser des résultats positifs, conscient de l'importance que revêtait le nouveau contexte politique dans les deux pays, issu de l'élection du président Abdelaziz Bouteflika, le 5 avril 1999, et de l'intronisation du roi Mohamed VI, le 23 juillet 1999», a noté l'auteur, évoquant une «opportunité exceptionnelle qui augurait d'une étape prometteuse, au regard de la forte détermination qui animait l'Algérie et de la sincère volonté qu'avait le président Bouteflika de relancer les relations avec le Maroc et de construire un Grand Maghreb arabe, fondé sur la fraternité, le bon voisinage, le respect mutuel et la coopération fructueuse.» Le parcours diplomatique de Boualem Bessaïh prend fin à l'automne 2005, après qu'il a été désigné président du Conseil constitutionnel. Il quittera le Maroc non sans avoir été décoré du «Grand Cordon du Wissam alaouite» par le roi Mohamed VI. Le livre consacre une bonne partie à la période entre 2006 et 2012 durant laquelle l'auteur a rejoint le défunt au Conseil constitutionnel. Il met l'accent sur le travail de Boualem Bessaïh visant à mettre à profit sa longue et vaste expérience diplomatique et culturelle pour conférer au Conseil une dimension internationale respectable. Il contribuera, dans ce cadre, au développement de relations de travail et de coopération avec les tribunaux, les conseils constitutionnels et les instances en charge de la surveillance constitutionnelle dans les différentes régions du monde. Il a notamment pu obtenir l'adhésion de l'Algérie comme premier pays arabe et africain dans la Commission européenne pour la démocratie par le droit. Une structure consultative dépendant du Conseil européen, spécialisée dans les questions constitutionnelles et regroupant des pays des quatre coins du globe. Au-delà de l'homme politique et du diplomate chevronné, le défunt est également un passionné de culture, de littérature et d'histoire. Ses références bibliographiques s'étalent largement dans le temps et l'espace, Taha Hussein, Victor Hugo, El Moutanabi, Lamartine… Il est l'auteur de plusieurs ouvrages et contributions dans la littérature, la poésie populaire, l'histoire, le cinéma. On en citera, De l'Emir Abdelkader à l'imam Chamyl, Au bout de l'authenticité, la résistance par l'épée ou la plume 1830-1954, De Louis Philippe à Napoléon III, l'Emir Abdelkader, vaincu mais triomphant, L'Algérie belle et rebelle et aussi l'inoubliable scénario Epopée du Cheikh Bouamama. L'auteur, Brahim Romani, docteur en littérature arabe moderne, chercheur universitaire et cadre supérieur au ministère des Affaires étrangères, a animé une séance de vente-dédicace le samedi 3 novembre au Sila 2018. B. Bellil