Au milieu des livres, une chanteuse andalouse, un écrivain et un cinéaste étaient réunis autour d'un livre. C'était à l'occasion de la signature du beau-livre Beihdja Rahal, la félicité du répertoire andalou au stand des éditions Enag, au Sila 2018. Kamel Bouchama, l'auteur de l'ouvrage sur Beihdja Rahal et Ahmed Rachedi, ont discuté d'un projet commun : un film sur la moudjahida Zoulikha Oudaï. Née Yamina Echaïb, le 7 mai 1911 à Hadjout (Tipasa), Zoulikha (ou Zouleikha) Oudaï est morte en chahida en 1957. Le 12 décembre 1957, 48 jours après son exécution, le 25 octobre 1957, elle fut déclarée décédée à la mairie de Sidi Ghilès. Des mois plus tôt, avant son arrestation par l'armée française, elle avait déclaré à sa famille : «Même si on doit me brûler comme Jeanne d'Arc, je ne parlerai pas !» Torturée, elle n'a effectivement pas parlé. Avant de prendre le maquis, Zoulikha Oudaï avait brûlé toutes ses photos. Seules deux photos d'elles ont été retrouvées plus tard. Jusqu'à aujourd'hui, sa tombe est inconnue. C'est à son sujet d'ailleurs qu'Assia Djebar a écrit son ouvrage La femme sans sépulture (2002). Kamel Bouchama, de son côté, est l'auteur de Lalla Zouleikha, la mère des résistants (éditions Juba, 2016). Le prochain film de Rachedi rendra certainement justice à une héroïne, injustement méconnue de la guerre de libération nationale. K. B [email protected]