L'Algérie du football vit mal ses «Classicos». Après MCA-JSK disputé à huis clos et USMA-MCA dont la domiciliation a fait l'objet d'intenses négociations en coulisses, c'est au tour de la rencontre USMA-JSK de connaître des «turbulences» à quelques heures de son déroulement. Le boss des Canaris, Chérif Mellal, l'a juré par tous les saints : «La JSK ne disputera pas son match face à l'USMA ce mardi». Pour un changement de calendrier de dernière minute, la LFP ayant consenti à décaler ledit match du lundi 5 novembre (hier) à ce mardi sans que personne en fasse la demande expresse faut-il le souligner, le dirigeant kabyle est monté au créneau pour «dénoncer cette cabale dirigée contre la JSK». M. Mellal nomme directement le président de la LFP, Abdelkrim Medaouar, qu'il accuse de «comploter contre notre équipe dont les derniers résultats dérangent». Sans prendre de gants, le chairman de la formation phare du Djurdjura a mis feu de tout bois, s'en prenant également au DG de l'USMA, Abdelkrim Serrar, qu'il qualifiera d'«hypocrite».Une «hypocrisie» induite, selon Mellal, par le double langage employé par l'ancien patron de l'ESS dans cette histoire de calendrier mais aussi la domiciliation dudit «Classico». Serrar ayant, pour rappel, promis de répondre favorablement au vœu émis par le responsable de la JSK de faire jouer les deux rencontres (aller et retour) au stade du 5-Juillet avant de se résigner à accueillir l'ensemble kabyle à Bologhine. Une polémique qui a failli déboucher sur une nouvelle crise au niveau de l'institution de gestion des deux ligues professionnelles, Mellal ayant invité, sans succès, ses pairs à adopter une position commune contre le président de la Ligue de football professionnel dans l'objectif avoué de le destituer de la présidence de l'instance dirigeante. Peine perdue dans la mesure où l'écrasante majorité des responsables des clubs de la ligue 1 se sont dits «non concernés» par ce bras de fer opposant la JSK à la LFP. Une «dérobade» qui n'a pas calmé l'ardeur du président de la JSK décidé au bout de sa logique. A savoir boycotter le match d'aujourd'hui quoi qu'il en coûte à son équipe. Une menace qui a fait réagir diverses autorités du sport en Algérie à l'exemple du ministre de la jeunesse et des sports, Mohamed Hattab, ou du président de la FAF, Kheïreddine Zetchi. Le premier ayant appelé Mellal et les dirigeants de la JSK à la sagesse en rappelant les principes du sport alors que le second s'est étonné des dernières sorties publiques de Mellal qu'il invite à «assumer les conséquences» d'un tel acte. Jusqu'à hier matin, aucune décision n'était encore prononcée concernant le déplacement ou non des Canaris à Bologhine cet après-midi. Des informations ont laissé entendre que Miloud Iboud, porte-parole du club, avait rendez-vous avec le président de la FAF, Kheïreddine Zetchi, pour tenter de trouver une solution négociée, laquelle devant être soumise à l'appréciation des membres du CA/SSA du club kabyle. Le premier responsable de la FAF aurait répondu qu'il ne pouvait interférer dans les décisions de la ligue, conseillant à Iboud d'informer ses pairs à la JSK qu'il était plus indiqué de respecter le calendrier tel que préconisé par la LFP. Une réponse qui ne semble pas être du goût de Mellal qui a fini par comprendre qu'il n'a pas d'autres alternatives que de ne pas envoyer ses joueurs à Bologhine aujourd'hui. Tiendra-t-il sa promesse ? M. B.