La commune d'El Tarf continue de fermer les yeux sur les atteintes à l'urbanisme et à l'environnement. Dans la localité d'El-Matroha, distante du chef-lieu de la commune de 5 km, les services de la Direction de l'urbanisme, de l'architecture et de la construction (DUAC) ont enregistré, jusqu'au 20 du mois en cours, 118 atteintes ou plutôt infractions, ce qui est énorme pour une bourgade moyenne de plus de 10 000 âmes. Ce chiffre colossal qui a été communiqué au wali, lors d'un point de presse consacré au secteur de l'habitat, n'est que la face cachée de l'iceberg. Les atteintes sont légion, en particulier dans les communes de Dréan, Besbès (localité de Daghoussa), El-Kala et Echatt. Selon des responsables de la DUAC, la wilaya a connu, au cours de cette année, une explosion, sans commune mesure, des transgressions et des atteintes aux règles de l'urbanisme. Le laisser-aller et la complicité des Assemblées communales aidant, la progression de ce phénomène est vertigineuse et extrêmement gravissime. Les constructions illicites disséminées dans toutes les communes de la wilaya sont en train de devenir un fait anodin et banal du fait, par ailleurs, d'un certain mutisme des responsables locaux et particulièrement des maires qui ne veulent pas appliquer les décisions de démolition. Les maires ferment les yeux pour ne pas froisser leur potentiel électeur pour les prochaines échéances électorales et, par ailleurs, pour accointances partisanes et familiales. Cependant, la législation régissant le processus de démolition doit être revue de fond en comble. Selon des juristes avertis, «l'application de la décision de démolition doit être du ressort exclusif de la police de l'urbanisme et de l'environnement et ce, sans passer par les services de la commune. C'est devenu pratiquement un impératif en cette période assez délicate où les édiles locaux n'ont d'yeux que pour les PCD et leurs petites affaires scabreuses et juteuses. C'est toute la crédibilité de l'Etat qui est en jeu». Daoud Allam