En matière d'égalité des sexes, l'Algérie affiche un satisfecit total. Face à ses partenaires européens, c'est un tableau idyllique qui est dressé. Le représentant du ministère des Affaires étrangères énumère le nombre d'accords et de conventions égalitaires ratifiés. C'est à peine si la ministre de la Solidarité reconnaît que certaines lois mériteraient d'être amendées pour permettre aux femmes de concilier vie de famille et carrière professionnelle. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le deuxième atelier régional pour la promotion du rôle des femmes, organisé conjointement par le Conseil de l'Europe et le ministère des Affaires étrangères, a permis à la ministre de la Solidarité et au représentant du ministère des Affaires étrangères de dresser un bilan en matière d'égalité des sexes. Le directeur de la Coopération avec l'Union européenne et les institutions européennes a fait savoir que, dès l'indépendance, le pays s'était attelé à abroger l'ensemble des mesures législatives et réglementaires discriminatoires à l'égard de la femme. Le législateur, affirme M. Mokrani, a consacré le principe fondateur de l'égalité des citoyens en matière des droits et des devoirs, tout en se conformant à l'esprit et à la lettre des conventions internationales. Le représentant du ministère des Affaires étrangères a rappelé que l'Algérie avait ratifié la Convention internationale relative à l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) et avait levé les réserves sur certains de ses articles alors que le pays a, dit-il, réussi à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement. Présente également à l'atelier placé sous le thème de «l'application des lois relatives aux droits des femmes : partage des bonnes pratiques», la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme a affirmé que les femmes algériennes avaient réussi à intégrer avec «force» le pouvoir exécutif, au niveau central et local, grâce à la volonté politique affichée. Ghania Eddalia estime que les textes législatifs avaient permis une forte représentativité des femmes au niveau des institutions, des administrations publiques mais également dans la sphère économique. La ministre de la Solidarité ajoute qu'il y a actuellement une autre bataille à gagner, celle de «l'alphabétisation électronique» des femmes afin de leur permettre de travailler davantage à distance mais également de concilier vie de famille et travail. Cela, dit-elle, nécessite l'amendement de certains textes. Abondant dans le sens des responsables algériens, le directeur exécutif du Centre Nord-Sud du Conseil de l'Europe, José Caroço, a affirmé que «nous sommes au bon endroit à Alger pour apprendre de la très bonne expérience algérienne sur les bonnes pratiques en matière des droits de la femme». N. I.