Comme chaque année à pareille époque, le froid sibérien aidant, des villageois de différentes communes de la wilaya de Bouira, surtout celles situées en zones de montagne, et qui redoutent ces périodes de neige et de blocage des routes, parfois pendant plusieurs jours, réclament auprès des autorités le raccordement de leurs villages au gaz naturel. Il faut dire que la wilaya de Bouira est l'une des plus avancées en termes de raccordement au gaz naturel à l'échelle nationale. En effet, pendant les années 2000 et 2010, le rythme de raccordement des communes et des villages éloignés, était des plus soutenus, et au début de l'année 2014, le taux de raccordement de la wilaya au gaz naturel a dépassé les 80%. Malheureusement, la crise qui a frappé le pays au début de l'année 2014, a stoppé net cet élan et depuis, tous les projets inscrits ont été bloqués au grand dam des villageois. Et comme la patience a ses limites, après près de deux ans d'attente, les habitants commençaient à réclamer la reprise des projets bloqués. Et justement, face à ces protestations, les autorités de la wilaya promettaient déjà en 2017, la reprise des projets le «plus tôt possible». Et de ce fait, tous ceux dont les villages étaient inscrits pour le raccordement au gaz naturel, que ce soit du côté de Taghzout, de Guerrouma, ou encore du côté de Dirah et toutes les communes éloignées de la daïra de Sour-El- Ghozlane, s'attendaient à la reprise des projets durant l'année 2018. Et les premiers villageois à revenir à la charge étaient ceux d'Ouled Gacem et ceux d'Ouled Tadjine, deux villages situés aux frontières entre les communes de Sour-el-Ghozlane et Dirah, qui se sont rassemblés devant le siège de la daïra de Sour-el-Ghozlane pour réclamer la reprise des travaux de raccordement de leurs deux villages au gaz naturel. Sur place, les protestataires rappelaient que les autorités de wilaya et même celles de la daïra, leur avaient déjà promis la reprise des projets gelés l'année dernière mais «malheureusement, une année passée et rien n'est venu rassurer la population quant à la reprise de ce projet inscrit depuis 2014, du temps du wali Nacer Maskri», dira l'un d'eux. Les protestataires rappellent encore que l'hiver est des plus rudes dans cete région située au pied du mont de Dirah côté sud, dans une zone aride et au climat sec où le mercure descend souvent au-dessous de zéro degré Celsius, pendant la nuit. En outre, et toujours selon les villageois, à chaque fois que la neige s'invite dans cette région, — et il neige souvent sur le mont Dirah — les autorités de wilaya et même locales s'activent rapidement à libérer la circulation en enlevant la neige qui bloque la RN8 qui est considérée comme une route stratégique pour l'économie du pays, mais, laissent souvent le CW12 qui relie ces deux villages à la RN8 sur une distance de 3 kilomètres. D'où le calvaire des villageois qui se retrouvent ainsi bloqués et dans l'incapacité de se ravitailler en bouteilles de gaz butane, alors que pendant ces périodes, une bouteille de gaz dure à peine 24 heures. Après plusieurs heures de rassemblement devant le siège de la daïra, le chef de daïra a fini par recevoir une délégation de villageois, à laquelle il a promis de transmettre leurs doléances aux responsables de la wilaya afin que leurs préoccupations soient prises en charge le plus tôt possible. Cela étant, du côté de la Direction de l'énergie et des mines, l'on apprend que des écrits pour le dégel de ces projets ont été envoyés, à maintes reprises, au ministère et qu'ils attendent les réponses ; en rappelant que le projet de raccordement au gaz naturel des deux villages Ouled Gacem et Ouled Tadjine, avait déjà été évalué en 2014 à 30 milliards de centimes. C'est dire l'importance des enveloppes financières nécessaires pour les dizaines de villages non encore raccordés au niveau de la wilaya de Bouira, surtout avec les actualisations. Y. Y.