Pas de pyrazole mais la présence d'un gaz hilarant qui procure quelques secondes d'euphorie. Les résultats de l'expertise, effectuée par le laboratoire de toxicologie du CHU Ben Badis de Constantine, ont révélé la présence d'un additif interdit pour ce type de produit selon la réglementation algérienne, l'absence d'une substance pyrazolée et la suspicion d'un gaz hilarant qui se dégage lors de l'ouverture du sachet. Ilhem Tir – Constantine (Le Soir)- Très attendus depuis le déclenchement de l'affaire dite du jus en poudre Amila qui a suscité de nombreuses réactions, les résultats de l'expertise demandée par le ministère du Commerce ont été transmis jeudi après-midi par le laboratoire de toxicologie du CHU Ben-Badis de Constantine réquisitionné sous le n° 832/2018 en date du 19/12/2018 concernant les produits alimentaires commercialisés sous le nom Amila. L'expertise a conclu que l'étiquetage de ce produit était conforme en révélant la présence d'un additif alimentaire interdit pour ce type de produit : le citrate trisodique (331(iii)) ou citrate de sodium. L'expertise a révélé également l'absence de la substance pyrazolée ou la tartrazine, une poudre orange très soluble dans l'eau et dont la toxicité avérée pourrait être cancérigène. Cependant, les résultats de l'expertise évoquent également une suspicion d'un gaz hilarant qui se dégage lors de l'ouverture du sachet. «C'est un gaz fort qui se dégage ayant une odeur sucrée», a-t-on constaté. Les experts se sont orientés vers «la probabilité de la présence d'un gaz utilisé dans le processus de fabrication comme conservateur. Ce gaz entraîne une euphorie comparable à une ivresse, souvent accompagnée de rires incontrôlables et de distorsions visuelles et auditives. Mais, «ces effets sont quasiment instantanés et disparaissent en 2-3 minutes», affirment les experts. Par ailleurs, on apprend qu'un accord de principe vient d'être conclu entre le ministère du Commerce et les responsables de l'usine de production de jus en poudre Amila de Blida, pour commercialiser ce produit sous forme de boisson gazeuse. Les deux parties envisagent d'entamer, très prochainement, des négociations dans l'objectif de prendre des décisions finales pour le lancement du nouveau produit Amila sous sa nouvelle forme de boisson gazeuse. Pour rappel, l'affaire dévoilée au grand public par la Direction de l'éducation de la wilaya d'Al-Bayadh le 11 décembre dernier, a incité le ministère du Commerce à procéder à la fermeture de l'usine d'Amila de Blida en soulignant «la présence d'un composé organique dénommé pyrazole qui a des effets pharmacologiques sur les humains et est classé parmi les alcaloïdes». Suite à cela, l'entreprise privée avait réagi en précisant que «l'ensemble de ses produits de marque Amila sont conformes aux normes algériennes et internationales les plus strictes, et font l'objet de contrôles réguliers, que ce soit au niveau des fournisseurs d'ingrédients, au sein de nos unités de production, et par les autorités algériennes, et ce, depuis 2003». D'après l'entreprise, le problème se situe plutôt dans «le mode de consommation» du produit, notamment par des enfants, dans certaines régions et c'est ce qu'a confirmé l'expertise du laboratoire de toxicologie du CHUC dont les conclusions préconisent «de compléter cette expertise par l'étude de la procédure de fabrication et une étude sur site par les autorités compétentes». Ilhem Tir