La chorale polyphonique américaine The Morehouse College Glee Club de l'Université de musique américaine Morehouse College d'Atlanta (Géorgie) a animé un spectacle lyrique jeudi soir à Alger. Organisé par l'Institut national supérieur de musique Mohamed-Fawzi (INSM) d'Alger en partenariat avec l'ambassade des Etats-Unis à Alger, ce spectacle s'est déroulé au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi devant un public très nombreux. Une trentaine de chanteurs, parfois accompagnés d'un pianiste, ont interprété de beaux morceaux de musique américaine. Les solistes et les choristes américains ont été, ensuite, rejoints sur scène par une dizaine de chanteuses et chanteurs algériens de l'INSM. Durant la même journée, un mémorandum d'accord a été signé entre l'INSM, représenté par son directeur Abdelkader Bouazzara, et le Morehouse College de l'Etat de Géorgie, représenté par le directeur de l'institut de musique Uzee Brown. La signature de l'accord a eu lieu en présence du ministre de la Culture Azzedine Mihoubi et de l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, John Desrocher. Ce mémorandum d'accord porte principalement sur les «échanges en matière de formation au profit des étudiants et des formateurs, sur des ateliers de formation et de création en plus d'une éventuelle tournée musicale algérienne aux Etats-Unis», a déclaré le directeur de l'INSM. Mercredi soir, une soirée gospel et negro spirituals a été offerte au public algérien par le Glee Club de l'Université Morehouse d'Atlanta, qui a ainsi donné son premier spectacle en Algérie, sur les planches du théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou. La chorale américaine, dirigée par David Morrow, a enchanté l'assistance nombreuse, près de deux heures durant, avec des chansons du patrimoine afro-américain, interprétées par des choristes à la voix merveilleuse. Souvent mélancoliques, parfois rythmées, les chansons racontent, à la fois, l'amour spirituel, la paix et l'origine africaine des Noirs américains. Le Glee Club, fondé en 1911, dans une université privée créée en 1867 afin d'offrir une éducation supérieure aux Afro-américains qui ne pouvaient partager l'éducation des Blancs dans les Etats du Sud à cause des lois ségrégationnistes, a également rendu hommage, lors de cette soirée, à l'un de ses prestigieux élèves, Martin Luther King, en interprétant «I Have a dream» et «We shall overcome». Le public ne s'est pas fait prier pour accompagner les choristes qui ont interprété «Hallelujah», «Happy» et notamment «Meguru» un chant rythmé aux sonorités africaines et du tam-tam, par des applaudissements et des claquements de doigts. L'interprétation, en fusion entre le Glee Club et les étudiants de l'INSM de deux chansons algériennes, «Goumari» dans le style gnawi et «Ah aya Zarzor», une chanson kabyle, a clôturé le spectacle, marqué par la présence des autorités locales à leur tête le wali, le directeur de l'INSM et le chef de mission adjoint de l'ambassade des Etats-Unis, Lawrence Randolph. C'est la première fois que cette chorale se produit dans un pays d'Afrique du Nord. A Tizi Ouzou, Lawrence Randolph avait précisé que l'accord avec l'INSM a pour objectif la promotion des liens culturels entre l'Algérie et les Etats-Unis, à travers la mise en place d'un programme d'échanges culturels et de mobilité de représentants des deux établissements. Dans le cadre de ce partenariat, des déplacements d'enseignants, de cadres administratifs et d'étudiants du Morehouse College et de l'INSM seront programmés entre les deux pays. Ces mobilités ont pour but de renforcer les échanges d'expériences, notamment dans le domaine musical, afin de renforcer les liens entre les musiciens des deux pays, a ajouté Lawrence Randolph, qui a déclaré apprécier la musique algérienne notamment l'andalou. Le chef de mission adjoint de l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique qui était accompagné d'une représentante de l'éducation de son pays, a saisi cette occasion pour inviter les étudiants algériens à s'inscrire dans les universités américaines. «De nombreuses opportunités de bourses pour des études aux USA existent, il suffit d'y postuler», a-t-il déclaré tout en ajoutant que la représentante de l'éducation «est en Algérie pour quelques jours afin de rencontrer les étudiants algériens, qui ont un très bon niveau, et leur fournir plus de renseignements sur le sujet». L'ambassade des Etats-Unis a rappelé que cette représentation diplomatique «s'efforce non seulement de partager les traditions culturelles américaines avec les Algériens, mais aussi de donner aux Algériens la possibilité d'étudier aux Etats-Unis et de participer à des échanges afin de partager la perspective et l'expérience algériennes avec leurs homologues et collègues américains». Les artistes algériens «ont la possibilité de participer au programme ‘'One Beat'' du département d'Etat, qui offre aux musiciens la possibilité de voyager pendant un mois aux Etats-Unis pour écrire, produire et interpréter en collaboration, une musique originale, ainsi que pour élaborer des stratégies de création artistique». Kader B.