La ministre de l'éducation nationale rétablit ses vérités et accable les syndicats qui ont lancé un appel à la grève. Au sujet du statut particulier et des œuvres sociales, deux dossiers parmi les principales revendications soulevées par les syndicats, Nouria Benghabrit affirme que ce sont les syndicats eux-mêmes qui n'arrivent pas à s'entendre sur les modalités d'application. La ministre accuse, à son tour, les syndicats de déclarer le contraire des choses sur lesquelles ils se mettent d'accord lors des réunions bilatérales. Elle réfute également les déclarations des syndicats qui l'accusent de prendre des décisions unilatérales. Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – La ministre de l'éducation nationale donne comme preuve dans ses déclarations, la décision de la suppression des avertissements et des blâmes dans les bulletins scolaires des élèves. Cette décision, affirme Benghabrit qui s'est exprimée hier sur les ondes de la radio nationale Chaîne 1, a été prise en consensus avec le partenaire social. «Nous avons tenu une réunion en juillet dernier avec les syndicats, suite à un débat avec eux, nous nous sommes convenus à supprimer les blâmes et les avertissements sur les bulletins scolaires des élèves car ces mentions les découragent, et nous avons décidé de les remplacer par des remarques, et les syndicats étaient d'accord», a déclaré la ministre de l'Education qui s'étonne de la réaction, par la suite, des syndicats qui ont déclaré ne pas avoir été associés à cette décision. «Il faut qu'ils soient sérieux de leur part, et il faut qu'ils aient de l'honnêteté, et de ne pas déclarer le contraire des choses sur lesquelles nous nous sommes mis d'accord», a lancé la ministre de l'éducation. Une réponse aux déclarations des syndicats qui disent attendre un dialogue sérieux de la part de la tutelle pour ne pas radicaliser leur mouvement de protestation. Au sujet du dossier du statut particulier, l'invitée de la radio a expliqué que les travaux sur la correction des lacunes soulevées dans le statut de 2012 sont fin prêts. Et si les choses ont traîné, c'est parce que les syndicats n'ont pas réussi à se mettre d'accord. C'est le cas également au sujet du dossier des œuvres sociales. La ministre de l'éducation a indiqué qu'ils n'arrivent pas à aboutir à un consensus sur les modalités de gestion. «Ce n'est pas la faute de l'administration», a précisé la ministre de l'éducation. Remettant les pendules à l'heure, Benghabrit qui a, une nouvelle fois, réitéré sa disponibilité au dialogue avec les représentants des enseignants, a souligné qu'elle ne peut pas rester dans l'époque de 2014, lorsque les syndicats soulèvent des revendications et la tutelle doit appliquer. «Nous ne sommes pas en 2014, aujourd'hui, nous avons un dialogue continu, et nous faisons des efforts considérables pour régler les problèmes, car le responsable n'a aucun intérêt à ne pas régler les problèmes de ses employés», a indiqué la première responsable du secteur de l'éducation. Benghabrit : les syndicats remettent en cause la crédibilité de la tutelle et des enseignants Contrairement à la tutelle, les syndicats ont déclaré que les résultats scolaires du premier trimestre étaient faibles. A travers cette déclaration, la ministre de l'éducation estime que les syndicats qui doivent se réjouir de ces résultats remettent en cause la crédibilité de la tutelle et des enseignants qu'ils représentent. «Pourquoi dire que les résultats étaient catastrophiques ? On peut ne pas s'entendre sur l'analyse mais pas sur les données où il doit y avoir un consensus à travers la crédibilité de la source», a indiqué Benghabrit. La ministre dit qu'elle peut donner des preuves sur ses déclarations à propos des résultats. Cependant, dit-elle, «je suis triste que la tutelle soit obligée de donner des preuves aux représentants des enseignants qui remettent en cause les efforts des enseignants». Pour illustrer ces efforts, elle a indiqué que le taux de redoublement au primaire est passé de 12,2% en 2000 à 5,8 % en 2018. Au moyen, ce taux est passé de 23,5% à 18,7%. Au lycée, il est passé de 26,6% à 15,7% l'année dernière. Par ailleurs, la ministre a déclaré que plus de deux millions d'élèves sont concernés par les examens nationaux cette année. Ainsi, le nombre d'inscrits à l'examen du bac pour cette année a atteint 674 120 candidats. Le taux de candidats libres a connu une hausse de 38, 99% par rapport à l'année dernière. Plus de 630 000 sont inscrits à l'examen du BEM et plus de 800 000 sont inscrits à l'examen de la 5e. S. A.