La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a fait savoir que 67% des préoccupations soulevées par le partenaire social ont été réglées et que 11% sont en cours de traitement, insistant sur l'importance de la concertation. Invitée au forum du quotidien El Moudjahid, la ministre a précisé que "sur 259 préoccupations soulevées par les syndicats, 67% ont été réglées et 11% sont en cours de règlement", affirmant "qu'il est temps de passer de la logique de protestation à la logique de concertation", car, a-t-elle ajouté, "l'école a besoin de stabilité pour aboutir à un enseignement de qualité". Précisant que les préoccupations relatives aux statuts du personnel de l'éducation représentent 16% et que 36% sont d'ordre général, la première responsable du secteur a indiqué que 21% des problèmes posés ne relèvent pas des prérogatives du ministère de l'Education nationale. Par ailleurs, la ministre a fait savoir que sa relation avec les partenaires sociaux était "basée sur la transparence et le dialogue", puisqu'ils ont été associés à toutes les commissions, estimant que cette année scolaire sera "stable" car tous les dossiers ont été pris en charge. S'agissant de la grève des intendants coïncidant avec la rentrée scolaire, la ministre a déclaré que l'écho de cette protestation "était faible et n'avait pas impacté le fonctionnement des établissements éducatifs". Abordant les résultats de sa rencontre, lundi dernier, avec dix syndicats et deux associations de parents d'élèves, Mme. Benghabrit a cité la prorogation du mandat du Comité nationale des œuvres sociales afin de permettre aux syndicats d'aboutir à un consensus autour du mode d'élection. La ministre n'a pas écarté, à ce propos, la possibilité de consulter le personnel de l'éducation sur la méthode de gestion des œuvres sociales. Par ailleurs, la ministre a indiqué que les résultats de la réunion relative aux examens de fin de cycle primaire et secondaire seront présentés en octobre prochain, relevant, à ce titre, que certains partenaires sociaux avaient demandé la réouverture du dossier de l'enseignement secondaire. Affirmant que l'introduction de nouvelles langues étrangères dans le cycle primaire n'était "pas à l'ordre du jour", la ministre a rappelé que l'anglais était enseigné, en tant que deuxième langue, à partir de la première année moyenne. S'agissant du phénomène de cours particuliers, Mme. Benghabrit a affirmé que son département s'attelait à former les enseignants et à tracer une méthodologie de prise en charge des élèves, assurant, dans ce sens, que les cours particuliers dispensés aux élèves du cycle primaire avaient "un impact négatif sur leur personnalités". Interrogée sur le cas de parents ayant refusé que leurs enfants rejoignent les bancs de l'école en raison de la détérioration de certains établissements éducatifs à Tizi Ouzou, la ministre a tenu à rappeler qu'il "existe des lois qui protègent l'enfance et que l'enseignement est obligatoire en Algérie". Les parents qui refusent que leurs enfants rejoignent les bancs de l'école doivent être "poursuivis en justice", a estimé Mme. Benghabrit.
Un plan national de lutte contre la déperdition scolaire La ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghabrit, a fait état de l'élaboration en cours d'un Plan national de lutte contre la déperdition scolaire et l'accompagnement des élèves rencontrant des difficultés d'apprentissage. Invitée au forum d'El Moudjahid, la ministre a indiqué que son département s'attelait à "l'élaboration d'un Plan national de lutte contre le phénomène de déperdition scolaire, en associant le Centre national d'enseignement à distance, l'Observatoire national d'Education et de formation et l'Association nationale d'alphabétisation afin de juguler ce phénomène". Imputant ce phénomène à la non-prise en charge des écoliers ayant des difficultés d'apprentissage, la ministre a précisé que les directeurs des établissements éducatifs ont été instruits de "confier les classes de première et deuxième années du cycle primaire à des enseignants expérimentés". Réaffirmant que "la compétence est le seul critère pour parvenir à une école de qualité", Mme Benghabrit a soutenu que les inspecteurs sont tenus de se baser sur ce seul critère pour la titularisation des nouveaux enseignants à la fin de leur période de stage. Elle a souligné, dans ce sens, l'impératif de "lutter contre la médiocrité" qui est, a-t-elle dit, "notre ennemie commun tant au niveau de la gestion que des enseignements", mettant en avant la poursuite de sa politique visant à améliorer les prestations du secteur et à former les personnels ainsi que le travail continu avec les directeurs de l'éducation et les responsables des établissements éducatifs en vue de suivre et de trouver des solutions aux problèmes posés. Rappelant que la loi interdit l'expulsion d'un élève avant l'âge de 16 ans, la ministre a précisé que c'est au Conseil des enseignants de définir ceux qui peuvent redoubler l'année, soulignant, cependant "le droit de tout élève à déposer un recours devant la Direction de l'éducation s'il estime son expulsion arbitraire". Le taux de redoublement en cycle secondaire est de 15%, en moyen de 17% et de de 5,8% au cycle primaire, a-t-elle précisé. A ce propos, la ministre a estimé qu'il était temps de changer les mentalités et de combattre l'appréhension négative que la société a de la formation professionnelle en la liant, à tort, à l'échec scolaire. "S'orienter vers les instituts de formation n'est nullement synonyme d'échec scolaire", a-t-elle soutenu. Abordant le problème de la surcharge des classes qui a marqué cette rentrée scolaire, la ministre l'a imputée au non achèvement, dans les délais, des projets programmés, notamment les écoles primaires, relevant, dans ce sens, une hausse des naissances et l'intérêt grandissant des parents pour les conditions de scolarisation de leurs enfants. Réaffirmant que le recours aux classes en construction préfabriquée n'est qu'une "solution d'urgence", la ministre a mis l'accent sur les efforts déployés par l'Etat en matière d'éducation, notamment en direction du cycle primaire, auquel un "grand intérêt" est accordé, ajoutant que 76 milliards de dinars ont été alloués à la gestion des établissements éducatifs, dont la moitié à l'équipement. Concernant l'enseignement préparatoire, la ministre a affirmé que le nombre des inscriptions a connu une augmentation de 4%, ajoutant que l'ouverture des classes est liée à la disponibilité des places pédagogiques.