Echec des négociations entre la tutelle et le collectif des syndicats autonomes. Le secteur renoue donc avec la protestation. L'Unpef, le SNTE, le CLA, le Satef et le Snapest ont lancé un appel de grève nationale, pour aujourd'hui, suivi, demain, par des sit-in au niveau des Directions de l'éducation des wilayas. Les syndicats appellent la tutelle à relancer un dialogue «sérieux et une prise en charge concrète de leurs revendications», pour éviter la crise. Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Pas de consensus entre la tutelle et le collectif des syndicats autonomes, réunis au sein d'un collectif. Au bout de plus d'une semaine de négociations, les deux parties n'ont pas réussi à trouver un terrain d'entente. Résultat de cette impasse : le secteur renoue aujourd'hui avec la grève, après une année d'accalmie. Les syndicats expliquent que «les rencontres bilatérales entre la tutelle et les syndicats, organisées suite au dépôt de leur préavis de grève, n'ont pas répondu aux attentes de la famille de l'éducation nationale et des syndicats». Les syndicats jugent les réponses de la tutelle «superficielles», notamment en ce qui concerne les dossiers pédagogiques et socioprofessionnels. Pourtant, mardi, le Satef a qualifié sa réunion avec la tutelle de positive. Le syndicat a expliqué que les responsables de la commission de médiation ont affiché leur bonne volonté de résoudre pas mal de préoccupations. Mais les syndicats ne veulent plus de promesses de la tutelle et exigent du concret. Selon le collectif, les responsables du ministère de l'Education se sont contentés de donner des promesses sans fixer ni un calendrier ni les mécanismes de leur concrétisation. Ils estiment ainsi que les réponses de la tutelle à leur plateforme de revendications restent floues et appellent à un dialogue «sérieux» et à des réponses «claires». Parmi les revendications des syndicats, le maintien du travail de la commission mixte relatif au statut particulier des travailleurs du secteur, le maintien de la retraite proportionnelle et de la retraite sans condition d'âge, l'abrogation définitive de l'article 87 bis (de la loi de finances de 2015) et la création d'une prime spécifique aux corps communs et ouvriers qualifiés, l'application immédiate du décret présidentiel 266/14, l'amélioration de la prime de zone sur la base du nouveau salaire de base et non celui de 1989, et la mise en place de mécanismes qui restaurent l'équilibre et le pouvoir d'achat. Le collectif a soulevé également des revendications pédagogiques liées à la révision des programmes et méthodes d'enseignement pour les adapter au niveau des élèves, notamment dans l'école primaire, à la diminution du volume horaire à tous les paliers avec la prise en compte de la quantité de travail et des objectifs, ainsi qu'à la protection de l'autorité pédagogique des enseignants. Les syndicats exigent également la levée des entraves aux libertés syndicales, et le droit pour les syndicalistes d'accéder à tous les établissements scolaires. Demain après-midi, des sit-in de protestation seront également tenus devant les Directions de l'éducation des wilayas. S. A.