Le Kremlin s'est insurgé hier contre une «ingérence» des Européens après la reconnaissance par plusieurs capitales de l'opposant Juan Guaido en tant que Président du Venezuela, à la suite de l'expiration de leur ultimatum adressé à Nicolas Maduro, un allié de Moscou. «Nous percevons les tentatives de légitimer l'usurpation du pouvoir comme une ingérence directe et indirecte dans les affaires intérieures du Venezuela», a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Cela ne favorise en aucun cas le règlement pacifique, efficace et viable de la crise que traverse le Venezuela, a poursuivi M. Peskov, estimant que «toute solution» devait «être trouvée que par les Vénézuéliens eux-mêmes». Plusieurs pays européens ont annoncé hier reconnaître le président de l'Assemblée du Venezuela, Juan Guaido, en tant que «Président en charge», l'appelant à rapidement convoquer une élection présidentielle. L'Espagne, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et le Portugal avaient donné le 26 janvier un délai de huit jours à M. Maduro pour convoquer une nouvelle élection présidentielle, faute de quoi, ils reconnaîtraient M. Guaido comme Président. Ces six pays ont été rejoints dimanche par l'Autriche. Dans un entretien avec la chaîne de télévision espagnole La Sexta diffusé dimanche soir, Nicolas Maduro avait rejeté cet ultimatum, déclarant qu'il ne ferait pas preuve de «lâcheté face aux pressions» de ceux qui réclament son départ.