Le Front de libération nationale lance, officiellement, sa propre campagne électorale pour le cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika. Un coup de starter donné, hier samedi, à partir de la mythique Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf à Alger à l'occasion d'un mégameeting animé par le FLN mais rigoureusement encadré par la présidence. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Tout, en fait, du lieu au décor, en passant par l'assistance, rappelait si bien les cérémonies précédentes de l'annonce officielle de la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour la présidentielle d'avril 2004 et celle d'avril 2009. Hier samedi, il ne manquait à la Coupole que la présence du candidat concerné dont l'absence n'était que physique seulement ! Ainsi, et dans l'attente de l'annonce officielle que Abdelaziz Bouteflika fera, incessamment, à travers un message à la Nation, son parti, le FLN, fera, en quelque sorte, «cloner» la cérémonie traditionnelle inhérente. D'ailleurs, il n'y aura comme intervenant à la tribune que le coordinateur de l'instance dirigeante du parti, le président de l'Assemblée populaire nationale, Moad Bouchareb. «Nous sommes tous ici pour soutenir un seul homme ; Son Excellence le moudjahid Abdelaziz Bouteflika», lancera-t-il en direction d'une salle bondée de monde. Une salle qu'ont remplie, exceptionnellement, tous les courants et clans qui composent l'ex-parti unique. Pour «la bonne cause», ils étaient tous là, ou presque. Bouchareb ayant officiellement adressé des invitations à toutes les personnalités nationales et cadres du parti, notamment les anciens secrétaires généraux, l'on notera la présence de Djamel Ould-Abbès, le seul ancien SG du parti à y répondre favorablement. Contrairement à ses deux prédécesseurs, à savoir Ammar Saâdani qui a décliné l'invitation et à l'ancien chef de gouvernement Abdelaziz Belkhadem qui se trouve en mission à l'étranger. Mis à part ces deux absences remarquées, l'on avait affaire, samedi, à une impressionnante armada de personnalités et de cadres supérieurs de l'Etat, à ce meeting de campagne. A commencer par l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal. L'homme revient en force au sommet du pouvoir, une année et demie après avoir quitté la tête du gouvernement. Parti au lendemain des élections législatives de mai 2017, l'ancien chef de l'exécutif est rappelé au cœur du pouvoir et ce sera lui qui dirigera la campagne électorale du candidat Abdelaziz Bouteflika pour l'élection présidentielle du 18 avril. Une mission qu'il maîtrise à la perfection lui qui a été systématiquement désigné pour ce même rôle de directeur de campagne du candidat Bouteflika en 2004, 2009 et 2014 et qui avait organisé la présidentielle de 1999 en sa qualité de ministre de l'Intérieur, à l'époque. Hier à la Coupole, Sellal, l'ancien Premier ministre, prenait place au premier rang, aux côtés du directeur du protocole à la présidence de la République, Mokhtar Reguieg, et du secrétaire général à la présidence et directeur de cabinet par intérim de Abdelaziz Bouteflika, Hebba El Okbi. Ce qui dénote, au besoin, le cachet officiel de ce meeting «partisan». Parmi l'assistance, l'on distinguait également les ministres FLN de l'actuel gouvernement comme Tayeb Louh, Ghania Eddalia, Houda Feraoun, Tahar Hadjar, Bedda Mehdjoub, des dizaines d'autres anciens ministres des différents gouvernements de Bouteflika comme Mahmoud Khoudri, Abdesselam Chelghoum, Abdelmalek Boudiaf, Abdelkader Ouali, Abdelkader Khoumri, Zinedine Youbi, Saïd Berkat, Sid Ahmed Ferroukhi, Nacer Mehal, Mohamed Djellab, Mohamed Seghir Kara, Mustapha Rehiel, et bien d'autres. Ou encore, les anciens présidents de l'Assemblée populaire nationale, Larbi Ould Khelifa et Abdelaziz Ziari, ainsi que la vieille garde du parti, comme Salah Goudjil, Abderrahmane Belayat, Ahmed Boumehdi. Des dirigeants des organisations de masse comme Mohamed Allioui, Tayeb Houari, le président du FCE, Ali Haddad, et une nuée d'autres cadres actuels ou anciens que compte le parti à travers l'ensemble des institutions du pays. «En votre nom à tous, j'ai l'honneur d'annoncer, officiellement, que le parti du Front de libération nationale présente le moudjahid et militant Abdelaziz Bouteflika à l'élection présidentielle du 18 avril 2019», lancera Moad Bouchareb en direction d'une assistance tout acquise, histoire de formaliser une décision pourtant précédemment annoncée. Y compris via une déclaration commune aux quatre chefs des partis de l'Alliance présidentielle réunis à cet effet, le 2 février dernier au siège du FLN à Hydra. C'est dire qu'il ne reste plus que l'annonce officielle de Bouteflika lui-même et l'installation officielle de la direction de campagne qui suivra immédiatement après mais, d'ores et déjà, la campagne, elle, est engagée. « Oui ! Nous allons gagner !» dira, sur un ton ironique, Abdelmalek Sellal au sortir de ce meeting en guise de réponse à des questions de nombreux journalistes. K. A.