Au pavillon central de la Safex-Pins Maritimes-Alger, l'eau est à l'honneur. En effet, le Plan national pour 2030 a pour objectif la mobilisation de 4,3 milliards de m3. Mais, pour cela, il y a lieu de se donner les moyens de cette politique. Ce lundi 11 février, et pour 4 jours, a été inaugurée la 15e édition du Salon international des équipements des technologies des services de l'eau et de l'environnement, Pollutec. L'enjeu stratégique du sujet est évident s'il faut seulement se rappeler le stress hydrique qui a prévalu de nombreuses années durant et dont ont souffert les Algériens. Et si des difficultés d'alimentation en eau potable persistent par endroits, il faut croire que nous ne sommes plus en situation de disette quand bien même la consommation augmente de façon exponentielle du fait de l'évolution du cadre de vie et des besoins induits par l'urbanisation accélérée, l'émergence de nouvelles zones industrielles et la mise en valeur de l'agriculture. Si Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, est le premier à se retrouver sous les feux de la rampe à l'occasion de cette manifestation, d'autres membres du gouvernement l'accompagnent dans cette visite au salon dont celui de la Formation professionnelle Mohamed Mebarki, de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatma Zohra Zerouati, de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Houda-Imène Feraoun, de l'Information, Djamel Kaouane, ainsi que le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh. Un tel aréopage de ministres laisse penser à une campagne électorale de la présidentielle… Plusieurs entreprises publiques et privées, intervenant directement dans le secteur, prennent part à ce salon. La délégation ministérielle s'est longuement attardée dans les différents stands pour s'enquérir surtout des nouvelles technologies, les équipements susceptibles de tirer vers le haut un secteur aussi névralgique que sensible et sous pression en permanence. A cet égard, la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal) veut intégrer cette préoccupation d'excellence à travers de «nouveaux services digitalisés, intuitifs et participatifs». Ainsi, Hocine Necib a procédé, dans le stand de la Seaal, au lancement officiel de l'agence en ligne «Wakalati» (mon agence) qui est «connectée en temps réel à la base des données clientèle de l'entreprise pour fournir des informations actualisées aux clients». Pour Seaal, il s'agit là d'un «projet majeur» dans sa relation clientèle puisqu'il donne «un accès direct au solde client, l'historique de consommation, ou encore les factures des trois dernières années» à l'adresse: https://wakalation.seeal.dz. La consultation, dit-on, est aussi possible sur Android (téléphone portable). « Wakalati», indique-t-on à Seaal, permet également à l'abonné de devenir acteur de son compte client, en cas d'absence lors du passage du releveur il peut par lui-même faire le relevé du compteur et déposer directement son index en ligne». Grâce à cette fonctionnalité, «le client peut visionner et éditer sa facture en ligne et la payer sans se déplacer à l'agence avec une carte CIB ou Edahabia». La nouveauté, par ailleurs, des services d'alimentation en eau consisterait cependant en la mise en place d'un compteur nouvelle génération, le «smart-meetring» ou compteur intelligent exposé au demeurant dans le stand de Seaal. Il est prévu, nous dit-on, l'installation de 5 000 unités à Alger et Tipasa, mais pour les gros consommateurs dans la période de lancement. Pour les particuliers, l'idée de sa généralisation serait «budgétisée». Développé sur la base d'un compteur conçu aux Etats-Unis, le prototype du groupe Suez, présent au 15e Salon, offre divers avantages dont le télé-relevé, l'alerte en cas de fuite domestique. Il se place sur le compteur Seaal déjà existant et fonctionne grâce à une batterie d'une durée de vie de 15 ans. Si l'idée est lancée pour l'heure, il faudra attendre son adoption après un accord entre le ministère des Ressources en eau et Suez. Autre avantage de ce smart meetring, une économie d'eau appréciable pour la maîtrise de sa consommation. La formule, nous affirme-t-on, a été lancée en France, à Paris depuis 2004, et a permis une économie de 15% sur le volume global de consommation d'eau dans la capitale française. Assurément, le smart-meetring paraît comme une solution à la gestion rationnelle de l'eau. En attendant sa concrétisation à grande échelle, d'ici là, l'eau aura coulé sous les ponts… Brahim Taouchichet