Hier, ils étaient encore plus nombreux que le vendredi passé à sortir manifester contre le 5e mandat. Autre différence, la présence remarquée de femmes et de familles accompagnées de leurs enfants portant le drapeau algérien. Il y avait également des enseignants universitaires, des syndicalistes de l'éducation, mais aussi des étudiants, et des jeunes, beaucoup de jeunes. Le rendez-vous était fixé à 14h juste après la fin de la prière du vendredi, mais cela ne s'est pas passé comme prévu puisqu'ils étaient nombreux à sortir des mosquées bien avant le début de la prière. La raison ? le contenu du prêche de certains imams qui ont décrit le chaos si le peuple se révolte et ont versé dans un discours politicien au sein de la mosquée, ce qui n'a pas plu aux personnes présentes, qui, dans leur majorité ont commencé à hausser la voix au sein de ce lieu de prière, un lieu sacré. Tous contestaient l'utilisation d'un tel discours politique lors d'une prière du vendredi. L'imam du centre-ville n'a de cesse d'appeler à la raison et au calme et pensant les amener à se taire en lançant Allah Akbar pour le début de la prière. Au contraire, à ce moment-là, ils étaient des dizaines à quitter la mosquée pour se diriger directement vers la place d'Armes, lieu de rendez-vous pour entamer la marche «contre le pouvoir en place, contre la hogra» mais surtout des slogans répétés hostiles à Ouyahia le Premier ministre. Une fois réunis à la place d'Armes où un important dispositif sécuritaire les attendait, ils ont patienté le temps que d'autres les rejoignent puis se sont mis à marcher tout au long de la rue Ben M'hidi. Sur leur chemins, d'autres groupes de manifestants les ont rejoints, puis encore d'autres et pour finir, des manifestants venaient de toutes parts pour atteindre un nombre impressionnant. Le double, voire le triple de manifestants du vendredi passé selon certains observateurs. Une fois atteint, le siège de la Wilaya qui était renforcé par un dispositif sécuritaire, les manifestants s'y sont attardés. Un point de ralliement puisque ces centaines de manifestants ne cessaient d'être rejoints par d'autres. Tous scandaient les mêmes slogans anti-pouvoir et contre le 5e mandat. Le beau temps était au rendez-vous certes, mais un soleil de plomb en assommait plus d'un, c'est alors que des bouteilles d'eau ont été distribuées. Les marcheurs ont, par la suite, décidé de continuer de marcher ayant appris qu'un groupe de manifestants tout aussi important, était devant le siège de la Radio. Aucun groupe parmi ces marcheurs, n'était encadré, pas de leader, ni de guide pour orienter la marche. Une marche marquée par la spontanéité, le calme et un espoir d'être entendu et pris en considération. Amel Bentolba