A l'occasion de la commémoration du 80e anniversaire de la guerre civile espagnole (17 juillet 1936-1er avril 1939), qui a vu l'exil de milliers d'Espagnols vers plusieurs pays dont l'Algérie, Oran y compris, la capitale de l'ouest a été choisie (parmi d'autres villes étrangères) pour abriter ces cérémonies. Ainsi, le Parlement espagnol a approuvé ce choix en incluant Oran dans le programme de célébration qui a débuté hier. Amel Bentolba -Oran (Le Soir) - Lors d'une conférence-débat, qui a eu lieu hier au niveau de la chambre de commerce d'Oran sur le navire Stanbrook et l'exil d'Espagnols présentée par la professeur Saliha Zerrouki, l'historienne Eliane Ortega et la directrice de l'institut Cervantès d'Oran Inmaculada Jiménez, il a été rappelé à l'assistance l'aventure du dernier navire de l'exil. «Le Stanbrook était un bateau charbonnier britannique qui en 1939, quelques jours seulement avant la fin de la guerre civile, emporta plus de 2 600 personnes depuis le port d'Alicante vers Oran, ce qui leur a permis de survivre». Présente pour l'occasion, la ministre espagnole de la justice Mme Dolores Delgado, dira qu'«Il est temps de se remémorer et de prendre nos responsabilités et parler de ces Espagnols qui sont partis et laissé leur vie derrière eux et ont dû subir des atrocités. Des milliers de personnes ont payé de leur vie le prix de leur liberté et de leurs principes. Il est temps de leur demander pardon pour les avoir oubliés». Pour la ministre de la justice 80 ans plus tard, il est temps de rendre hommage à ces femmes et à ces hommes qui ont dû s'exiler et dont beaucoup ont péri, non seulement en Espagne mais à travers les pays où ils se sont exilés. Suite au débat, les invités se sont rendus au parc du front de mer où ils ont déposé une gerbe de fleurs en mémoire à ces passagers qui avaient réussi à fuir vers l'Afrique du nord. Le cérémonial comprenait également l'inauguration de la bibliothèque de l'institut Cervantès d'Oran en présence d'une forte délégation espagnole dont la ministre de la Justice espagnole, le directeur général de la mémoire historique, le directeur général de l'institut Cervantès, l'ambassadeur d'Espagne à Alger, le consul général d'Espagne à Oran, des professeurs universitaires espagnols et algériens et de nombreux convives dont les autorités civiles algériennes. La bibliothèque est baptisée du nom du photographe catalan Francisco Boix Campo, né le 14 août 1920 à Barcelone et mort le 4 juillet 1951 à Paris. «Avec son nouveau nom, la bibliothèque Francisco Boix rend hommage au photographe espagnol (Barcelone) (1920-paris,1951) déporté en 1941 depuis la France vers le camp de concentration de Mauthausen (Autriche) où il y travailla dans son laboratoire photographique. là, il put soustraire des clichés qui reflétaient la réalité du camp et l'extermination des prisonniers par les SS. Les images récoltées furent versées comme preuves pour condamner divers chefs nazis lors des procès de Nuremberg et de Dachau en 1946». Depuis hier, la bibliothèque de l'institut Cervantès d'Oran abrite une exposition de neuf photographies issues de l'exposition «Els primers trets de Francisco Boix» dont les commissaires furent Ramon Barnada et Ricard Marc. A. B.