Pour la deuxième édition consécutive, l'Olivier d'or du meilleur long-métrage n'a pas été attribué par le jury du Festival culturel national annuel du film amazigh. Lors de la cérémonie de clôture, lundi à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou, le président du jury, Saïd Oulmi, a expliqué que les longs-métrages en compétition à cette 17e édition, ouverte le 28 février 2019, «ne remplissaient» pas les critères technico-artistiques d'attribution de la plus haute distinction de ce festival. «Les quatre productions qui ont été proposées ne répondaient, entre autre aux plans du scénario de la mise en scène, de l'interprétation, de la réalisation, de la direction de la photographie, du mixage et de la musique», a expliqué le président du jury, tout en soulignant que le long-métrage exige beaucoup de moyens. Le jury a, toutefois, attribué une mention spéciale pour le film Tamachahut N Selyouna de Aziz Chelmouni, un long-métrage dont l'histoire est inspirée de la légende de Selyouna. Cette mention spéciale est une manière d'«encourager les jeunes à continuer de rêver et à produire», a souligné Saïd Oulmi. Le film Ssegmi N Tayri un long-métrage de Lounès Medjnah a obtenu le prix du public de la meilleure fiction. La «belle surprise» viendra de la catégorie documentaire où deux Oliviers d'or ont été attribués ex æquo aux films JSK Asmi tervah de Abderezzak Larbi Cherif et Juba II de Mokrane Aït Saâda. Le documentaire de Larbi Cherif retrace à travers des témoignages, 50 ans du parcours glorieux du club de football la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK). «Je voulais qu'il soit un film positif qui rassemble. Raconter une époque qui nous a fait rêver», a souligné le réalisateur déjà primé de l'Olivier d'or pour ses documentaires Cheikh el Hasnaoui, de la Maison blanche à l'océan bleu et Kamel Hamadi «C'est un peu un film, pour moi et tous ceux qui ont connu cette période de gloire de la JSK, d'expliquer à ceux qui ne l'ont pas connue qu'il fut un temps où la JSK était un grand club et que le football algérien était d'un bon niveau», a déclaré la réalisateur. Juba II de Mokrane Aït Saâda qui retrace l'épopée du roi amazigh, bâtisseur, pacifiste et savant, rappelle comment Juba a été enlevé par Rome où il a grandi avant son retour à l'âge de 25 ans, en Numidie, où il sera intronisé par Rome comme roi de Maurétanie. Le réalisateur a collaboré avec l'historien Abderrahmane Khelifa pour la réalisation de ce film documentaire. Dans cette même catégorie, le jury a attribué la mention spéciale au film Asefrek Idhouman dhi Bouzeguène de Djamel Bacha qui traite de la gestion des déchets dans la région de Bouzeguène (Tizi-Ouzou). Dans la catégorie court métrage, l'Olivier d'or a été attribué à Celui qui brûle de Slimane Bounia, une œuvre qui a nécessité trois ans de travail et qui raconte l'histoire de Lounès, un pêcheur qui va tenter de s'immoler, a déclaré le réalisateur à la réception de sa distinction. ce film a déjà été primé dans d'autres festivals, notamment, au Festival international du film amazigh de Montréal. Le court-métrage Tayematt de Yahia Haddadi a décroché la mention spéciale du jury dans cette même catégorie. Dans les autres catégories, l'Olivier d'or du meilleur film d'animation a été attribué a Rabah Hattabi pour son film Ighalen Yedouklen. Le prix de la meilleure interprétation masculine a été attribué, ex æquo, à Nassim Khelladi dans le long métrage le Rival, et à Dilef Hakim dans le film le Choc. La meilleure interprétation féminine est revenue a Fetta Hocini pour son rôle de la mère de Idir dans le film de Ssegmi N Tayri. Le Festival culturel national annuel du film amazigh a mis en compétition 23 films toutes catégories confondues. Lors de la cérémonie de clôture, le secrétaire général du ministère de la Culture Smaïl Oulebsir a fait remarquer que le film amazigh «continue à gagner en professionnalisme» et que le ministère de la Culture continuera à le soutenir dans le cadre d'une politique de promotion de notre identité et de notre appartenance amazighe. Kader B.