La nouvelle crise gazi�re qui oppose depuis quelques jours la Russie � son voisin le B�larus s'est encore envenim�e hier, la Lituanie commen�ant � subir des r�ductions de livraison de gaz, mais elle ne devrait pas repr�senter une v�ritable menace pour l'Europe. Le g�ant gazier russe Gazprom, qui avait d�j� r�duit progressivement ses livraisons au B�larus depuis lundi, est pass� � 60% de r�duction hier. Il a indiqu� qu'il pourrait aller jusqu'� 85% en l'absence d'accord. En r�ponse, le B�larus avait annonc� mardi qu'il allait interrompre le transit en direction de l'Europe et pr�lever du gaz destin� aux Europ�ens. Minsk a annonc� dans la soir�e avoir commenc� � le faire. Selon la compagnie lituanienne de gaz Lietuvos Dujos, les livraisons de gaz � la Lituanie et � l'enclave russe de Kaliningrad via le B�larus ont chut� de 30% hier � partir de 9h GMT. Gazprom s'�tait pourtant voulu rassurant hier matin vis-�-vis de ses clients, notamment europ�ens, qui s'approvisionnent en partie en gaz russe via le B�larus. �Le transit du gaz russe � travers le territoire b�larusse s'op�re � plein volume et les utilisateurs n'auront aucun probl�me de livraison �, avait d�clar� le patron de Gazprom, Alexe� Miller. Le commissaire europ�en � l'�nergie, G�nther Oettinger, a pr�venu les responsables des deux pays, avec lesquels il s'est entretenu au t�l�phone mardi soir, que l'Europe ne devait �pas �tre prise en otage� dans ce conflit gazier. Les Europ�ens avaient d�j� subi en janvier 2009 une interruption de deux semaines des livraisons russes, � la suite d'un conflit entre la Russie et l'Ukraine. De l'avis g�n�ral, la crise actuelle para�t toutefois moins grave qu'en 2009 pour l'Europe, car elle concerne des volumes de gaz moins importants et parce qu'elle intervient � un moment de demande relativement faible (p�riode estivale et crise �conomique). De plus, le gaz russe pourrait transiter par d'autres voies que le B�larus, notamment par l'Ukraine. Moscou reproche au B�larus de r�gler ses importations de gaz � un prix inf�rieur � celui qui est pr�vu dans le contrat avec Gazprom. Gazprom avait annonc� fin 2009 que le prix moyen pour 1 000 m�tres cubes de gaz passerait de 150 dollars en 2009 pour le B�larus � 169,20 dollars au premier trimestre 2010 et � 184,80 dollars au deuxi�me. Mais Minsk n'a pas pris en compte cette augmentation dans ses paiements et Gazprom consid�re le manque � gagner comme une dette de Minsk. Le B�larus a n�anmoins pay� ses factures de gaz du mois de mai selon les nouveaux tarifs fix�s (260 millions de dollars), a indiqu� hier Gazprom, s'empressant d'ajouter que Minsk devait aussi �imm�diatement� rembourser ses 192 millions de dollars (156 millions d'euros) d'arri�r�s. De son c�t�, Minsk exige que Gazprom lui r�gle plus de 200 millions de dollars (162,8 millions d'euros) pour le transit de son gaz sur le territoire b�larusse. Pour Chris Weafer, analyste de la banque Uralsib, le conflit nuit clairement � �l'image d�j� quelque peu �corn�e de Gazprom en Europe� et encouragera l'UE � �renforcer ses efforts de diversification des importations�. Toutefois, Minsk va devoir faire des compromis avec la Russie car contrairement � l'Ukraine, le B�larus n'a pas d'�amis� � qui faire appel en Europe. Pour la presse russe, cette nouvelle guerre du gaz s'explique surtout par le refus du B�larus d'adh�rer � une union douani�re, un projet voulu par Moscou et qui peine � d�marrer.