La Banque d'Algérie tient désormais son gouverneur appelé à succéder à Mohamed Loukal, en charge du ministère des Finances dans le gouvernement Bedoui. C'est ce qu'a décidé le chef de l'Etat par intérim, samedi, répondant ainsi à une urgence absolue. Abdelkader Bensalah a donc procédé, samedi, à des mouvements au sein de hautes institutions du pays, en nommant le vice-gouverneur Ammar Hiouani désormais à la tête de la Banque d'Algérie et Mohamed Ouaret pour diriger les douanes. Deux des plus sensibles institutions déjà en temps normal qui, eu égard à la conjoncture hautement chargée en incertitudes que le pays traverse, se retrouvent à subir une pression supplémentaire qui fait que l'attention est singulièrement focalisée sur elles. Il est vrai que de par son rôle, la Banque d'Algérie ne pouvait se permettre de ne pas avoir un gouverneur à sa tête. Surtout que depuis le début du mouvement populaire, une multitude de voix se sont élevées, notamment celles d'éminents économistes et des spécialistes en questions financières pour assurer la sécurité des réserves de change du pays par crainte d'une dilapidation de la part de parties pas très innocentes contre lesquelles pèsent de sérieux soupçons de vouloir faire fuir des capitaux plus ou moins bien acquis en procédant à des transferts, avant que des interdictions de sortie du territoire (ISTN) ne leur soient signifiées. La nomination au poste de gouverneur de Ammar Hiouani, même s'il ne s'agit que d'un intérim, s'imposait afin également d'éviter ne serait-ce qu'un tout petit impact négatif à l'activité économique déjà pas très florissante. Et puis, il y a la question de la planche à billets qui continue à alimenter les sujets, surtout après qu'eut été rendue publique, il y a une semaine, une longue lettre explicative à travers laquelle la Banque d'Algérie n'a pas été de main-morte avec les autorités du pays, le Premier ministre Ouyahia et son gouvernement en l'occurrence, qui avaient décidé de recourir au financement non conventionnel il y a près de deux ans maintenant. Si la nomination d'un intérimaire à la tête de la Banque d'Algérie n'a pas de quoi susciter des interrogations, bien que les prérogatives de Bensalah posent toujours autant de questions, il n'en demeure pas moins que la seconde décision, le limogeage de Farouk Bahamed de la direction générale des douanes et son remplacement par Mohammed Ouaret, n'a pas manqué de susciter quelque moue ici et là. M. Azedine