Le Front de libération nationale a élu son nouveau secrétaire général, Mohamed Djemaï, à l'issue de la session extraordinaire de son comité central, la deuxième en une semaine, tenue mardi dernier au Centre international des conférences à Club-des-Pins à Alger. Proche de l'ancien secrétaire général, Ammar Saâdani, Djemaï a aisément remporté l'élection devant ses quatre concurrents. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Cette session du comité central, convoquée à l'instigation des nouvelles autorités du pays, qui cherchent visiblement à réhabiliter le parti de la majorité, en cette conjoncture politique de crise inédite, s'est tenue à huis clos, une première pour l'ex-parti unique depuis l'avènement du multipartisme. Il faut dire que la session houleuse de la semaine dernière faisait craindre le pire pour un parti qui, déjà, subissait de plein fouet la fin brutale du règne de Abdelaziz Bouteflika. Finalement, la réunion du comité central s'est tenue, mardi, dans des conditions ordinaires, sans incident notable avec, donc, des candidatures au poste de secrétaire général de Mohamed Djemaï, Djamel Benhamouda, Mustapha Mazouzi et l'ancien président de l'APN, Saïd Bouhadja. A l'arrivée, le député de Tébessa Mohamed Djemaï remporta l'élection en totalisant 223 voix, suivi de son principal concurrent, Djamel Benhamouda, avec 126 voix et un humiliant score, seulement 35 voix pour l'ancien président de l'Assemblée Saïd Bouhadja et, enfin, Mustapha Mazouzi avec 18 voix. Cette session a, par ailleurs, été marquée par l'absence de tous les anciens secrétaires généraux du parti ainsi que de l'ensemble des anciens ministres ou les ministres en exercice. Seul l'ancien ministre des Transports, Boudjema Talai, était de la partie et qui a appuyé fortement Djemaï. Y compris au sein de la commission des candidatures. « C'est Talai qui avait fait basculer la commission en faveur du maintien de la candidature de Djemaï que certains membres tentaient de rejeter », nous confie-t-on. Cela étant, Mohamed Djemaï succède à Djamel Ould Abbès à la tête du parti majoritaire mais dans un contexte combien difficile pour l'ex-parti unique que la rue associe, comme au lendemain des événements d'Octobre 1988, aux symboles du pouvoir fortement contestés. Il aura donc à mener une double bataille : externe, pour tenter de redorer le blason du parti auprès de la population et interne, avec de fortes résistances à son avènement à la tête de « l'appareil ». K. A.