Les jours de Moad Bouchareb à la tête de l'Assemblée populaire nationale seraient comptés tant l'homme serait sur le point de prendre le chemin inverse qui l'a vu bombardé au perchoir de la Chambre basse du Parlement. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Celui qui a été «élu» dans les conditions que l'on sait, en octobre dernier, à la tête de l'Assemblée populaire nationale, et dont la tête est réclamée par la rue depuis le 22 février dernier, ne fait plus l'unanimité parmi ses pairs de la défunte Alliance présidentielle. Car, ce ne sont plus les députés de l'opposition parlementaire qui lui tournent le dos mais bel et bien ceux parmi ses plus proches au sein du RND, du MPA, du TAJ mais surtout de son propre parti, le FLN. Preuve on ne peut plus tangible de ce divorce consommé, hier mercredi, lors de la journée parlementaire célébrant les massacres du 8 mai 1945, ils étaient à peine une dizaine de députés à se manifester et la salle qui a abrité la cérémonie était clairsemée et on a dû «inviter» les fonctionnaires de l'hémicycle parlementaire pour faire face à cette désaffection inhabituelle. Un boycott en bonne et due forme de Moad Bouchareb, ainsi invité à remettre les clés. Ce à quoi, le député de Sétif ne serait pas contre pour peu qu'il «reçoive l'instruction de qui de droit», dit-on dans l'entourage du groupe parlementaire de l'ex-parti unique. Un groupe parlementaire qui semble, en tout cas, décidé à renvoyer celui qu'il avait, pourtant, plébiscité en octobre dernier dans un coup de force de triste mémoire tant il fut empreint d'un grave précédent avec la porte principale du Parlement cadenassée. Autre preuve de cette détermination, la décision, dit-on, prise par les députés du FLN et ceux du RND, auteurs de questions orales, une vingtaine, à adresser à des membres du gouvernement, de bouder la plénière y afférente prévue ce jeudi matin. Ce qui aurait poussé le bureau de l'APN à ajourner pour la seconde fois, cette séance après un premier report la semaine écoulée, sans donner aucune explication à cet ajournement que certaines voix au sein de l'hémicycle parlementaire mettent sur le compte des agendas des ministres concernés par ces questions des députés. Ceci même si le même bureau a tenu quelque temps après à démentir cet ajournement, précisant que cette séance se tiendra à l'horaire convenu. «Nous ne voulons pas d'un président que des millions d'Algériens récusent et dont ils demandent le départ. Ce serait nous mettre en porte-à-faux par rapport au mouvement populaire», affirmait, hier, un député FLN. M. K.