Après avoir été écarté de la tête du FLN, Mouad Bouchareb pourrait bientôt perdre également son poste de président de l'Assemblée populaire nationale. Un poste auquel il a été désigné à la hussarde, dans le cadre de la fameuse "opération cadenas". Au sein du parti Front de libération nationale, les cadres et les députés sont convaincus : les jours de Mouad Bouchareb à la tête de l'APN sont désormais comptés. Le processus visant à remplacer le président de l'APN est déjà lancé et le plan pour cette destitution n'est qu'une question de temps. Les députés du groupe parlementaire du FLN ont reçu une instruction ferme visant à entamer les procédures de retrait de confiance au président de l'APN. C'est l'affaire de l'arroseur arrosé. Les mêmes méthodes employées contre l'ancien président, Saïd Bouhadja, seront utilisées contre l'actuel quatrième homme de l'Etat. Le procédé est simple : les membres du groupe parlementaire du FLN, qui seront certainement rejoints par d'autres députés, initieront une pétition visant le retrait de confiance au président de l'instance parlementaire. S'il refuse de démissionner, une session plénière sera organisée pour prononcer "l'incapacité" des parlementaires à travailler avec le président. En attendant, les députés du FLN ont concocté un autre scénario, moins coûteux politiquement. Saïd Bouhadja, l'ancien président de l'APN, va en effet déposer plainte au niveau du Conseil d'Etat pour "récupérer" la présidence de l'Assemblée, qui lui avait été "volée" en octobre dernier par Mouad Bouchareb. Ce dernier s'était appuyé sur les députés de son parti pour opérer un véritable coup de force pour devenir président de l'APN. Soutenu par des députés du FLN, mais également du RND, du MPA et du TAJ ainsi que des indépendants, l'actuel président de l'APN a été désigné à ce poste après avoir "fermé" les portes de l'institution à l'aide d'un cadenas pour empêcher l'ancien président, Saïd Bouhadja, d'accéder à ses bureaux. Ce dernier refuse toujours de croire que l'ordre de le démettre venait de la présidence de la République. "Je n'ai rien reçu", disait-il. Ironie de l'histoire, Mouad Bouchareb répond à ses interlocuteurs que, "pour l'instant", il n'a rien "reçu". Autrement dit, les nouvelles autorités du pays ne lui ont pas encore demandé de quitter son poste. Mais l'homme sait que ce n'est qu'une question de temps. Lui qui n'a opposé aucune objection lorsque l'administration a accepté de donner à ses adversaires l'autorisation de tenir une réunion du comité central pour désigner un nouveau secrétaire général. Mohamed Djemaï, adoubé par l'armée, est bien assis dans son fauteuil. Mouad Bouchareb, lui, va retourner dans son anonymat. Pour l'heure, le nom du futur président de l'APN n'est pas encore tranché. Certains avancent que c'est l'actuel secrétaire général du FLN qui sera plébiscité. D'autres avancent que c'est Saïd Bouhadja qui récupérera son fauteuil.