Quatorze mois apr�s le glissement de terrain qui a �branl� les constructions publiques et priv�es � l�entr�e ouest de A�n-El-Hammam, � 45 km � l�est du chef-lieu de wilaya, la d�solation persiste toujours. Et pour cause, rien de bien rassurant n�a �t� entrepris hormis un mur de sout�nement d�une vingtaine de ml sur plus de 2 m de haut destin� � stabiliser la sortie vers A�t-Yahia dont la chauss�e dangereusement effondr�e mena�ait de d�chausser plusieurs b�timents de 4 �tages. A part cela, on signale des travaux de sauvegarde des r�seaux d�AEP et de gaz ainsi que ceux d�un groupement de bureaux d��tudes qui a planch� sur les voies et moyens capables de stabiliser la partie affect�e par le glissement. Il s agirait de 2 ha seulement et 440 ml, d�apr�s ce groupement de bureaux d��tudes qui, rappelons-le, ne juge pas utile de conforter toute la localit�. L�op�ration serait �conomiquement et techniquement illusoire, selon les techniciens de ce groupement charg� par le wali d�affiner son travail en �laborant plusieurs variantes faisant ressortir les avantages et inconv�nients de chacune. En attendant ce travail qui risque de prendre encore du temps, de d�passer la p�riode estivale propice aux travaux � faire avant l�automne et l�hiver, tr�s pluvieux dans cette r�gion de montagne, l�angoisse et l�incertitude demeurent parmi les victimes du glissement. Comment ne pas �tre terriblement angoiss�, comment oser esp�rer quand on est frapp� par le sort, quand on a perdu logements, commerces, investissement, �conomies de toute une vie, quand le t�nu espoir d��tre indemnis� semble s��vanouir avec le temps qui passe, quand on est totalement abandonn� par les autorit�s, quand les stigmates du glissement sont encore l� 14 mois apr�s ? Au moins cinq autres b�timents sont plus ou moins menac�s en contre-bas de la RN15 qui traverse la localit� de part en part, certains sont inclin�s accusant un retrait en vertical allant de 20 � 50 cm par rapport � l�alignement originel. Ils tiennent encore debout gr�ce aux pieux de 18 m de profondeur qui supportent leur poids, fait-on remarquer sur place. Des vieilles b�tisses Timsiline datant de la fin des ann�es 1940 et d�but des ann�es 1950, il ne reste plus que l�emplacement de l�autre c�t� de la route et plus bas que l�ancien cimeti�re europ�en. La b�tisse �rig�e sur l�assiette dudit cimeti�re est �galement ras�e � ras du sol au m�me titre que les locaux commerciaux construits sur la m�me rang�e durant la p�riode coloniale. La chauss�e et les trottoirs sont d�form�s sur plusieurs centaines de m�tres le long du boulevard Amirouche et sur le tron�on de rue allant vers A�t Yahia. De ce fait, la plupart des automobilistes pr�f�rent emprunter l�ex-voie � sens unique, ouverte � gauche du monument des chouhada, pour m�nager leurs v�hicules. En contre-bas de la route, � droite, en allant de l�ouest vers l�est, derri�re les b�timents menac�s, la zone du march� est un champ de ruines d�blay�, le march� couvert est ras� au m�me titre que les b�timents 13, 14 et 19 situ�s plus haut. L�une des 2 petites b�tisses, la menuiserie, encore debout en contre- bas du march�, s�est enfonc�e partiellement dans le sol. Tout � fait au fond du march�, � l�entr�e ouest de ce dernier, un grand b�timent de la famille Taleb, plus de 1800 m2 de surface b�tie, est programm� pour la d�molition selon le propri�taire. Les 12 chefs de familles nombreuses, propri�taires de logements ch�rement acquis, recas�s provisoirement dans la commune voisine d�A�t- Yahia, la dizaine de commer�ants des b�timents 13, 14 et 19 d�molis sur ordre de la wilaya, les commer�ants des b�tisses d�en face appartenant � la famille Timsiline, d�molies, elles aussi, ont tout perdu dans ce sinistre, certes, circonscrit par l�intervention urgente des autorit�s mais qui n�en reste pas une catastrophe lourde de cons�quences pour les malheureuses victimes. Les propri�taires et les r�sidants des b�timents menac�s vont rejoindre le rang des victimes si l�on d�cide de privil�gier la d�molition plut�t que le confortement trop co�teux, l��quivalent de 300 � 600 logements, selon les techniciens de la wilaya. Les pertes mat�rielles se chiffrent par plusieurs centaines de millions pour les acqu�reurs de logements et par milliards pour les commer�ants.