La ville de Draâ El Mizan recense plusieurs bâtisses qui datent de l'ère coloniale. En effet, parmi ces constructions qui menacent ruine à tout moment, il y a celles qui sont complètement vidées de leurs occupants à cause du risque d'effondrement. Il faut dire que faute de moyens financiers pour remédier à la situation, celle-ci perdure depuis des dizaines années et se complique davantage. Des quartiers situés dans les quatre coins de la ville offrent aux passagers des scènes mornes et désagréables. Ces sites regrettables à voir poussent plus d'un à dire s'il existe un service d'urbanisme dans cette commune. C'est un couac qui résiste à toute volonté et à toute initiative d'édification d'une ville digne de ce nom. Ce problème a été mis sur la table des discussions il y a des années à l'APC de Draâ El Mizan, mais rien de concret n'a été fait à ce jour. On a entendu parler de la construction de deux tours au centre-ville au lieu de l'implantation actuelle de la pompe à essence. Il faut dire au passage que cette station-service présente un danger pour la population. A maintes reprises, des accidents de la circulation ont failli provoquer l'irréparable. Il faut noter qu'après le séisme de 2001 qui a touché les villes du centre du pays, les anciennes constructions coloniales de la vile de Draâ El Mizan ont subi des travaux de réhabilitation et parfois des retouches esthétiques. Le danger que représentent ces anciennes bâtisses, précaires du reste, est imminent. L'effondrement peut être provoqué par les vibrations cycliques émanant au passage des camions et véhicules de gros tonnage. Le danger donc n'est pas à écarter pour les personnes ainsi que pour les biens d'autrui situés près des lieux. Au centre-ville, en face de la mosquée, un édifice non habité, sis à un mètre près de la route principale, de hauteur de plus de dix mètres à la charpente complètement délabrée et à moitié effondrée à l'intérieur de la bâtisse, est prêt à s'écrouler à tout moment. Aucune autorité n'a tenté d'éliminer ce danger qui guette les passants. Le hic, c'est qu'un barrage de contrôle de la police urbaine est sur les lieux H24, un garde communal est toujours dans une guérite au pied de la bâtisse qui menace ruine à tout moment. Aucun des éléments ne s'est rendu compte de la gravité de se positionner dans une telle place !
… Et cinq maisons à Boudjima Le phénomène de bâtisses qui menacent ruine n'est pas propre à Draâ El Mizan. Il existe aussi à Aïn El Hammam et à Boudjima. Dans cette dernière localité, un pâté de maisons composé de cinq habitations menace ruine au village Tala Teghla. La cause ? C'est un glissement de terrain qui a failli toucher le village en 2007. Le problème subsiste à ce jour et se complique avec l'arrivée de la période hivernale. Le glissement en question est arrivé au seuil de certaines bâtisses. La peur au ventre, les occupants des maisons vivent le cauchemar. Il y a quelques jours, un projet de confortement par la pose de gabionnage a été entrepris par les autorités locales. Selon les habitants, ce projet est synonyme de replâtrage, car le problème est beaucoup plus profond. Puisé dans les fonds propres de la collectivité, le budget alloué est loin de constituer une solution durable. Alors, les autorités locales, après un recensement des bâtisses les plus touchées, ont dressé une liste de cinq demeures. C'est suite à ce constat que les mêmes autorités locales ont proposé aux personnes intéressées de les aider dans le cadre de l'aide à l'autoconstruction. Ces dernières refusent cette aide qui n'est qu'une solution partielle. Les raisons sont multiples. D'abord, il y a ceux qui ne disposent pas d'une assiette de terrain, et puis avec le montant de l'aide, on est loin de répondre aux besoins de ces familles qui sont nombreuses. Les 700 000 DA dont ils vont bénéficier ne peuvent en aucun cas constituer une solution. Sachant qu'il y a des bâtisses de deux étages et plus. Puis avec la montée spectaculaire des prix des matériaux de construction (le ciment se vend à 1400,00 DA le quintal), le montant de l'aide suffirait à peine à poser les fondations et la plate-forme. Les familles concernées ne l'entendent donc pas de cette oreille. C'est pourquoi elles comptent faire d'autres démarches auprès du chef de la daïra de Makouda et du wali de Tizi Ouzou afin de trouver une solution urgente, juste et équitable. Mais pour l'instant, ces démarches semblent se heurter à un mur de silence. Hier, une des personnes concernées nous a informé qu'ils se sont rendus à la daïra de Makouda, et là le chef de daïra a brillé par son absence. Entre-temps, l'angoisse augmente au fil des jours, et une catastrophe n'est pas à écarter. Déjà que certains d'entre eux, pour rejoindre leurs foyers, sont obligés de faire un détour. Le glissement de terrain s'étale sur plusieurs dizaines de mètres et même le chemin communal est touché. Si pour l'instant il n'est pas coupé en deux, tout indique que cela interviendra avec la saison des pluies. Si cela devait arriver, c'est la commune de Boudjima qui sera divisée en deux. Le hic, c'est qu'il n'existe même pas de solution pour ouvrir un autre chemin. Toute la partie ouest de la commune risque de se retrouver isolée. Cette éventualité est un véritable cauchemar qui taraude l'esprit de milliers de personnes qui habitent le côté ouest. En effet, comment ne pas l'être quand on sait que toutes les infrastructures scolaires dont le lycée ou encore le siège de l'APC sont situées dans le côté est. Il est temps aujourd'hui que les plus hautes autorités de la wilaya se penchent sur ce cas. La commune de Boudjima étant sans ressources et n'a pas les moyens de faire face à ce type de catastrophe naturelle.