Les glissements de terrain enregistrés à Aïn El Hammam, une localité qui culmine à plus de 1 000 m d'altitude à l'est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, n'ont finalement touché que deux hectares de la zone urbaine située sur le boulevard Amirouche. Cette nouvelle, qui a réjoui les autorités locales de la wilaya, à leur tête le wali, Hocine Mazouz, et ne manquera pas de rassurer la population de l'ex-Michelet, a été révélée, lundi, par les responsables du groupement de bureaux d'études algéro-français Hydro Environnement et Antea et TTI, chargé d'établir un diagnostic de l'état des lieux et de dégager les solutions les mieux adaptées pour la prise en charge de ce phénomène qui a défrayé la chronique ces dernières années. Depuis notamment le tremblement de terre de mai 2003. Initialement, l'étude engagée en mars 2009 a concerné un périmètre urbain de 10 ha, mais les études des sols ont montré que seule une superficie de 2 ha a subi les mouvements de déstabilisation survenus sur plusieurs années, selon Azzedine Boudiaf, spécialiste en géo-risques qui a assuré que depuis la date sus-indiquée, il n' y a pas eu de glissements de terrain, mais à part celui prescrit dans le cahier des charges, soit celui du périmètre fragilisé. Pour la prise en charge des affaissements du sol de l'ex- Michelet, ce groupement de bureaux d'études a suggéré aux autorités locales concernées d'opter soit pour la démolition ou le confortement. Tout en se déclarant soulagé d'apprendre que ce phénomène est circonscrit à un périmètre de deux hectares seulement, le wali a demandé dans son intervention à ce groupement de bureaux d'études d'expliciter les avantages comparatifs de ces deux solutions notamment en termes de coût et de sécurité à long terme. Le chef de l'exécutif a également insisté pour déterminer avec «exactitude» la zone non constructible afin d'éviter à l'avenir la réédition de ce danger dont la responsabilité, a-t-il rappelé, incombe directement à l'homme qui a fait fi des normes les plus élémentaires de l'acte de bâtir. Citant le fait de construire sur du remblais de 30 m. L'occupation «sécurisée et sécurisante» des sols n'est pas la seule affaire des urbanistes mais implique les constructeurs particuliers qui doivent, a-t-il ajouté, se soumettre au respect de la réglementation en ayant à l'esprit que la gestion de l'espace est un destin collectif qui passe avant les considérations individuelles. Il a préconisé, en ce sens, l'organisation d'une journée d'étude par les organismes techniques concernés afin de sensibiliser la population locale sur l'importance du respect des normes d'urbanisme et de construction. En termes d'actions d'urgence entreprises jusque-là pour atténuer les conséquences de ces glissements de terrain, le directeur de l'urbanisme et la construction (DUC) a fait état de la démolition de trois des sept bâtiments déstabilisés érigés le long du boulevard Amirouche en plus de la construction d'un mur de soutènement de 450 ml en pieux d'un diamètre de 1400 mm sur une profondeur de 24 m, et ce pour stabiliser la partie haute de la zone touchée par ce phénomène. Dans le cas où l'option de confortement de cette zone urbaine serait retenue, un autre mur de soutènement parallèle au premier sera réalisé avec des pieux de 25 m de profondeur en contre- bas de ce boulevard alors que pour la seconde variante, il sera procédé à la démolition des quatre bâtiments fragilisés restants en plus de la délocalisation de l'actuel marché et l'enlèvement de pas moins de 100 000 m3 de remblais, a fait remarquer le DUC. Rappelons qu'un quota de 160 logements sociaux locatifs a été alloué à la commune de Aïn El Hammam en plus d'un projet de réalisation d'un centre commercial au profit des commerçants concernés.