Le visiteur qui irait dans cette localit� � la recherche d�indices de changements qui auraient �t� op�r�s 14 mois apr�s le glissement de terrain survenu en avril 2009 restera indubitablement frapp� par l��tat des lieux : la chauss�e et les trottoirs d�fonc�s, des immeubles inclin�s en attente d�un confortement ou d�une d�molition, des propri�taires d�immeubles, de commerces et de logements livr�s � l�angoisse de l�incertitude, une ville, chef-lieu de commune et de da�ra, inqui�te pour son avenir imm�diat qui reste suspendu aux recommandations du groupement de bureaux d��tudes charg� d��clairer les pouvoirs publics sur ce qu�il faut faire pour stabiliser le tissu urbain. L�avenir de la localit� est suspendu aussi � la volont� politique des m�mes pouvoirs publics de d�bloquer le financement n�cessaire � sa stabilisation. Celle-ci exigera, sans doute, des sommes colossales d�apr�s les premi�res estimations du groupement de bureaux d��tude qui planche encore sur plusieurs variantes. Rien de vraiment d�finitif et rassurant n�appara�t � l�horizon de l�ex- Michelet, autrefois perle du Djurdjura, renomm�e � travers l�Europe pour la neige quasi �ternelle de sa majestueuse montagne d�en face, elle-m�me tr�s pris�e par les amateurs de ski, de randonn�es p�destres et d�exploration de grottes. La localit� �tait petite, trop petite m�me, elle ne comptait que deux rues. Celle qui la traverse de part en part, devenue RN15, o� s�alignent, encore comme dans le temps, de part et d�autre de la chauss�e, des petites boutiques surmont�es d�un seul �tage � l�exception de l�ex-gendarmerie et de l�ex-h�tel Transatlantique r�put� � travers l�Europe pour sa beaut� et son panorama exceptionnel. La rue �tait longue, elle commen�ait au-del� du march� � bestiaux et se terminait au niveau de l�h�tel Transatlantique si�ge de l�actuelle mairie. Les Challa prolongeront, au d�but des ann�es 1950, le tissu urbain vers l�est avec leur station-service, leurs locaux commerciaux et leurs habitations. Les Timsiline leur donn�rent la r�plique � l�entr�e ouest par des locaux commerciaux de R plus 1 puis par un immeuble de 2 ou 3 �tages juste au-dessus du march� de b�tail. Outre le prolongement de la localit� vers l�ouest sur 200 m environ, les constructions des Timsiline pr�sentaient l�avantage de consolider la sortie vers A�t Yahia o� se trouvaient, entre autres, le cimeti�re europ�en, les garages et les appartements du transporteur Patrossigno. Ce dernier constituait l�un des piliers de la communaut� europ�enne avec Delp�che, g�rant d�un bar, une g�rante d�un d�bit de boissons alcoolis�es, l�administrateur militaire, des gendarmes, un m�decin et quelques P�res Blancs qui, eux, habitaient Ouaghzen et c�l�braient la messe � Michelet. A part cette rue centrale devenue RN15 conduisant vers Bouira par le col de Tirourda, il y avait un petit tron�on de rue � quelques b�tisses � 2 niveaux, R plus 1, sur la route menant vers Taourirt Amrane .Une rue d�serte, parall�le � la RN15, surplombant la ville, conduisant vers l�ex-�glise et le tribunal, d�limitait l�ancien tissu urbain et la montagne de pins, de ch�taigniers et de broussailles. Des commerces d�alimentation g�n�rale, des petits fabricants de chaussures, des caf�s, des restaurants, des boulangeries, des coiffeurs pour hommes, 2 pharmacies, des marchands de v�tements, le march� hebdomadaire, le mardi, de renomm�e r�gionale, quelques petites forges fabriquant des outils agricoles, 2 transporteurs de voyageurs Michelet Alger, �taient les seules activit�s install�es durablement dans la localit�. �La ville� �tait petite mais coquette, son charme d�passant largement les fronti�res du pays lui attirait beaucoup de touristes �trangers. Ce paysage historique sera boulevers�, peu � peu, � partir des ann�es 1970 et surtout 1990. Aux anciennes constructions basses, appropri�es � la nature du terrain dont l�instabilit� pointait d�j� son nez � l��poque coloniale, sont venus s�ajouter des b�timents de 4 �tages un peu partout y compris dans les zones de remblais et d�ex-d�charges publiques. L�ex-march� de b�tail dont les affaissements r�currents remontent aux ann�es 1950 a �t� surcharg� par une s�rie de b�timents � usage commercial et d�habitation qui, ajout�s � la circulation tr�s dense, d�engins lourds et de v�hicules l�gers, ont accentu� l�instabilit� du terrain. C�est l�un des points noirs de l�extension urbaine tous azimuts et � courte vue dont la responsabilit� incombe aux autorit�s locales comp�tentes. Visibles � l��il nu de longue date, les zones d�instabilit� de la localit� n�auraient jamais d� accueillir des b�timents � 4 �tages, l�extension urbaine pouvait se faire essentiellement vers Sidi-Ali Ouyahia, site actuel de la nouvelle ville en poussant jusqu�au village A�t Mellal. Elle pouvait se faire aussi vers l�h�pital mais au-del� du cimeti�re des Ath Sidi Said, vers, enfin, A�t Yahia sur le c�t� droit de la route en raison de la solidit� du terrain. L�ancienne ville tr�s v�tuste et d�labr�e devrait faire l�objet d�une r�novation en maisons basses ou � structures l�g�res plus appropri�es � la nature du sol. Quoi qu�il en soit, le tissu urbain ancien et nouveau, actuel et futur, doit faire l�objet d�une ma�trise parfaite des eaux pluviales et us�es comme un des premiers param�tres visant la stabilit� du sol et le d�veloppement durable de la localit�. Dans le cas contraire, il est � craindre que A�n-El- Hammam d�p�risse plus vite en s�effor�ant de rajeunir comme on le fait depuis les ann�es 1990 et comme vient de le d�montrer le glissement de l�hiver 2009 qui a contraint les autorit�s � agir dans l�urgence en d�truisant plusieurs b�timents et b�tisses, recasant provisoirement 12 familles, r�duisant par ailleurs � n�ant une trentaine d�activit�s commerciales. Sous la pouss�e des b�timents encore debout, de la circulation qui s�intensifie et du ruissellement des eaux pluviales torrentielles en hiver, le glissement pourrait s�acc�l�rer et s��tendre � toute la partie inf�rieure de la RN15 � partir du march� � bestiaux jusqu�au- del� de la mosqu�e o� les signes d�affaissement ne datent pas d�aujourd�hui. Le mouvement lent et cyclique jusque- l� ne doit pas rassurer, il risque � la longue de prendre une autre allure avec la surcharge qui caract�rise la zone du march�, la sortie vers A�t-Yahia, l�ex-rue d�serte surplombant le vieux tissu urbain. La route menant vers Taourirt Amrane, en contre-bas du vieux b�ti, devrait, par ailleurs, faire l�objet d�un traitement technique sp�cial visant � stabiliser le centre-ville actuel. Telles sont les impressions que l�on peut retirer d�une vir�e rapide dans la localit�, impressions appu-y�es sur les constats de longue dur�e et soutenues par les recommandations des anciens de la r�gion.