Rugby ! L'Algérie intègre officiellement la Fédération internationale. Oh ! Ben, je pense que c'est le bon moment. Excellent timing ! Celui de la… … grosse mêlée ! Partout ailleurs, ça n'a pas lieu ! Ça ne peut pas avoir lieu. Même en Corée du Nord. Même en Birmanie. Et même au Turkménistan. Quand un Turkmène veut se rendre de sa province vers la capitale, sa capitale, Achgabat, il emprunte un itinéraire logique. Donc, le plus court possible, sauf s'il veut flâner un peu en route. Donc, le plus économique possible, sauf s'il a du blé à claquer, ce qui n'est pas le cas de la majorité des Turkmènes. En gros, le Turkmène, le Birman ou le Nord-coréen qui veut voyager vers sa capitale adopte un itinéraire sensé, cartésien et en conformité avec les lois universelles des transports et de la circulation des personnes. Par contre, dans ce coin unique de la terre dénommé principauté de Dézédie, les choses sont « légèrement » différentes. Si un Dézédien veut aller vers sa capitale, disons un vendredi, il doit d'abord intégrer un élément central, immuable. Ne jamais voyager le jour même ! Partir la veille. Voire l'avant-veille. Voire carrément un mois avant. Prévoir un hébergement, soit chez l'habitant, soit à la belle étoile. L'hôtel ? A éviter comme la peste, à cause de cette fâcheuse habitude qu'ont les messieurs habillés d'impers noirs ou gris de passer dans les hôtels de la ville y récupérer les fiches de police. Et même lorsque le Dézédien embarque suffisamment à l'avance vers sa destination, la capitale, il doit impérativement se concocter un itinéraire… inédit. Renouvelé et modifié à chaque déplacement, et dont il ne doit communiquer les détails à personne, même pas à son image qui se reflète dans le miroir de sa glace, lorsqu'il se rase ! Une fois arrivé à destination, s'il y arrive, bien sûr, le citoyen dézédien doit alors se faire tout… petit ! Très énervés par le fait d'avoir cherché sa fiche de police un mois durant dans tous les hôtels de la rue Tanger, les pas commodes messieurs habillés d'impers noirs ou gris vont passer le vendredi à le traquer dans cette foutue capitale. Pourquoi alors s'y rendre, me direz-vous ? C'est exactement ce genre de questions que les patrons des malabars habillés d'impers noirs ou gris voudraient nous voir nous poser plus souvent. Tout le temps ! Entre deux bouffées de thé à fumer pour rester éveillés à notre cauchemar qui continue. H. L.