La capitale tunisienne a été frappée, jeudi, par un double attentat. L'attaque terroriste survient en pleine saison estivale. Le jour même, le Président tunisien était hospitalisé. Le pays s'apprête à organiser en automne des élections présidentielle et législatives. Nawal Imès- Alger (Le Soir) – Le terrorisme cible à nouveau la Tunisie. Un double attentat visant la police a fait au moins un mort et huit blessés. C'est sur la principale avenue de Tunis, l'avenue Habib-Bourguiba, qu'un kamikaze a visé un véhicule de police. Bilan: un policier tué et cinq personnes blessées entre civils et policiers, selon un premier bilan du ministère de l'Intérieur. Une demi-heure plus tard, un deuxième attentat-suicide a visé un complexe de la Garde nationale à la périphérie de Tunis, faisant quatre blessés parmi les policiers. Un autre kamikaze s'est fait exploser à 11h devant la porte arrière du complexe de Gorjani, où sont rassemblés des services de la Garde nationale, de la police judiciaire et des services d'enquête antiterroriste. Les deux attaques interviennent alors que la saison estivale vient de s'ouvrir. Les ressources financières du pays dépendent beaucoup de l'afflux des touristes et, comme à chaque fois que le pays est sous la menace terroristes, les mêmes inquiétudes au sujet de la réussite de la saison estivale ressurgissent. Le pays est également à la veille d'échéances électorales importantes. Des élections présidentielle et législatives y sont prévues en automne. L'attentat de ce jeudi a suscité beaucoup de réactions. Le ministre algérien des Affaires étrangères s'est entretenu au téléphone avec son homologue tunisien. Il a fermement condamné l'attentat, présentant «ses sincères condoléances et ses profonds sentiments de compassion aux familles des victimes», souhaitant «un prompt rétablissement aux blessés parmi les éléments de la police et les civils. Le ministre des Affaires étrangères a réaffirmé à son homologue tunisien l'entière solidarité de l'Algérie avec la Tunisie face à ce phénomène abject», ajoutant que «l'Algérie demeure confiante que ce pays voisin sera capable, grâce à son peuple uni et ses institutions fortes, à vaincre le terrorisme odieux et à mettre en échec ses vils plans». Au moment où les Tunisiens étaient sous le choc de ces attentats, la nouvelle de l'hospitalisation du Président Béji Caïd Essebsi a plongé les Tunisiens dans l'incertitude. Agé de 92 ans, le Président tunisien était, jusqu'à hier, dans un «état critique» mais stable après avoir été hospitalisé pour un grave malaise, ont annoncé ses conseillers à la présidence. Victime d'un «grave malaise», le Président tunisien avait été transféré à l'hôpital militaire de Tunis. Il avait déjà été hospitalisé en fin de semaine dernière, un des conseillers de la présidence assurait alors qu'il s'agissait d'examens de routine, tandis qu'un autre évoquait un souci de santé mineur. La Tunisie s'apprête à organiser en octobre des élections devant permettre une transition démocratique et à installer le pays définitivement dans une période post-révolutionnaire. N. I.