C'est avec une hausse de 10,25% que la facture des importations des kits SKD destinés au secteur automobile a encore évolué au cours des 5 premiers mois de l'année, comparativement à la même période de l'exercice 2018. Le montant alloué à cette facture et puisé des réserves en devises du pays a dépassé le 1,5 milliard de dollars. Selon la Direction générale des douanes, rapportée par l'agence officielle, «cette hausse s'explique, essentiellement, par les importations de collections SKD, destinées au montage des véhicules de transport de personnes et de marchandises, qui ont totalisé 383,85 millions de dollars durant les cinq premiers mois de 2019, contre 201,20 millions de dollars à la même période de comparaison en 2018, soit une hausse de 182,65 millions de dollars (+90,78), a précisé la Direction des études et prospectives des Douanes (DEPD)». En outre, il est également précisé que «le montant de l'importation des collections SKD utilisées dans le montage des véhicules légers a atteint, quant à lui, 1,164 milliard de dollars durant les cinq premiers mois de 2019, contre près de 1,104 milliard de dollars à la même période de 2018, reculant de 39,15 millions de dollars, soit -3,25%». On notera globalement que la hausse reste plutôt marquée par les chiffres évolutifs des kits de montage des véhicules de transport de personnes et de marchandises. La douane ajoute par ailleurs que la hausse a concerné aussi les importations des pièces de rechange et accessoires servant à l'entretien des véhicules d'occasion dont le montant a atteint les 168,81 millions de dollars contre 144,57 millions pour la même période de l'année dernière, soit un taux de +16,77%. Compte tenu de ces données pour ces 5 premiers mois, il apparaît clairement que le montant global diffusé par la douane représente désormais 75% de la dotation annuelle pour 2019 décidée par le gouvernement et qui est plafonnée à 2 milliards de dollars. C'est donc à peine 500 millions de dollars que doivent encore se partager les quatre opérateurs ayant bénéficié de l'autorisation d'importer pour l'exercice en cours, chacun selon l'enveloppe qui lui est allouée, 660 millions de dollars pour Renault Production, 600 millions pour Sovac, 380 millions pour Glovis Kia et 360 millions pour Tahkout Hyundai. Une décision qui venait mettre un terme à la saignée en devises qui a impacté négativement la balance de paiement du pays. Une mesure qui ne manquera pas toutefois de réduire drastiquement l'activité des usines des assemblages, voire même les menacer de fermeture avec une mise au chômage de leurs personnels. Quand bien même un représentant du ministère de l'Industrie a tenté de rassurer en affirmant que l'Etat pourrait intervenir pour permettre la préservation des emplois et la pérennisation de l'outil de production. En 2018, la facture d'importation des kits SKD de véhicules automobiles a coûté 3,73 milliards de dollars au Trésor public pour une production globale de 180 000 véhicules de tourisme et 4 500 véhicules industriels. Ceci étant, l'on ne s'attardera pas longtemps sur l'incohérence de cette politique industrielle qui cause des pertes monumentales pour le budget de l'Etat à travers les exonérations fiscales, parafiscales et autres droits de douane. On ajoutera également la taxe sur les véhicules neufs imposée en 2009 par Ouyahia du temps de sa gloire, pour tenter, vainement du reste, de brider les ventes exponentielles de voitures. B. B.