Les partisans d'une alternative démocratique ne comptent pas rester de marbre au forcing opéré pour imposer une feuille de route passant outre la réforme de la matrice ayant régenté, jusqu'ici, la gouvernance et dont le peuple ne cesse, d'ailleurs, de réclamer le démantèlement. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Demain dimanche, en effet, les signataires du pacte de l'alternative démocratique rendront publique leur propre démarche, portant sortie de crise. Une initiative à l'opposé de ce qui se fait, ces jours-ci, avec le dialogue inclusif proposé par le pouvoir et sous le charme duquel sont tombés quelques partis, pans et personnalités, pour leur grande majorité ayant émargé ou gravitant autour du régime. Même si l'on ne sait pas trop sur la démarche de ce pôle des forces démocratiques, la plate-forme que lira demain, donc, le président de la Laddh (Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme), s'articule essentiellement autour de l'impératif enclenchement d'une «transition constituante» à même de matérialiser le plus fidèlement possible le changement auquel aspirent les millions d'Algériens et d'Algériennes qui, depuis le 22 février dernier, sortent par millions pour le crier haut et fort. Un processus qui suppose l'adoption d'une «nouvelle Constitution avant l'organisation de toute élection présidentielle au risque», dit-on au sein de ce conglomérat démocrate, de «retomber dans le même schéma actuel avec un nouveau Président aux prérogatives extravagantes». Ceci dit, si une nouvelle Constitution, avant toute élection présidentielle, fait le consensus parmi ces forces de l'alternative démocratique, une divergence subsiste entre ceux qui, comme le FFS et le PT, préconisent une Assemblée constituante qui a l'inconvénient de nécessiter du temps pour l'élection de ses membres et ceux qui, à l'instar du RCD, plaident pour une nouvelle Constitution adoptée par voie référendaire qui a l'avantage, justement, de l'économie du temps. Et dans l'attente de leur conférence de presse prévue demain au siège national du RCD, les Forces de l'alternative démocratique se retrouveront de nouveau aujourd'hui samedi pour les ultimes réglages du document qui sera soumis. Des forces qui, mercredi dernier, à l'occasion de leur réunion hebdomadaire tenue au siège national du PT, accusent le régime en place de «chercher à se maintenir coûte que coûte, multipliant les manœuvres et les actes répressifs qui risquent de mener le pays vers l'impasse». Et d'appeler à «l'arrêt immédiat de la répression sous toutes ses formes, à la libération de Louisa Hanoune, de Lakhdar Bouregâa et de tous les détenus politiques et d'opinion et l'ouverture du champ politique et médiatique sans lesquels aucune issue positive à la situation actuelle n'est possible». Ils refusent, également, la politique du «fait accompli» qui consiste à vouloir imposer une élection présidentielle dans le seul but de sauver le système-régime en place. Ils expriment, par ailleurs, leurs «vives inquiétudes suite à la promulgation du décret présidentiel numéro 19-179 du 18 juin 2019 portant création d'un service central de police judiciaire de la sécurité de l'armée en violation de la loi et de la Constitution, ouvrant la voie à l'arbitraire et menaçant toutes les libertés fondamentales». M. K.