Souvent favori mais jamais titré, le Sénégal de Sadio Mané a prolongé sa longue série de déceptions à la CAN, en chutant face à l'Algérie (1-0), vendredi au Caire, lors d'une finale qu'il a dominée. Mais son futur reste dégagé. Cruels détails Durant tout le tournoi, les Lions de la Teranga ont donné tort à ceux qui moquaient leur fébrilité mentale qui les avait fait tressaillir dans les moments chauds lors des précédentes éditions. Ils ont encore été costauds face aux Fennecs pour se remobiliser après le but encaissé dès la 2e minute. Mais cette fois-ci, malgré plusieurs occasions, le sort ne leur a pas souri : tibia de Salif Sané qui dévie la frappe de Baghdad Bounedjah pour l'ouverture du score, penalty accordé puis refusé après consultation de l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR)... «On ne démérite pas. On méritait d'égaliser», a assuré le sélectionneur Aliou Cissé, pour qui le résultat s'est joué sur des «détails». Qu'a-t-il manqué aux Lions? Certainement leur roc en défense Kalidou Koulibaly, suspendu pour la finale. Mais aussi de la présence en attaque, où Mané a semblé parfois trop seul, peu aidé par Mbaye Niang, transparent. Et peut-être leur gardien titulaire Edouard Mendy, blessé à un doigt durant la compétition.
Aliou Cissé, revanche manquée Capitaine de la sélection finaliste malheureuse en 2002, Cissé rêvait de prendre sa revanche, une fois passé sur le banc. Pour lui aussi, le sort est cruel. «On n'a connu que des désillusions, que des déceptions. Aller en finale, ce n'est pas une fin en soi», a-t-il reconnu. Mais le coach aux dreadlocks, l'une des personnalités de cette CAN égyptienne, incarne aussi le futur prometteur des Lions. Son bilan - première Coupe du monde en 16 ans, première finale de la CAN en 17 ans - plaide pour lui. Sous contrat jusqu'en 2022, l'ancien joueur du Paris SG a balayé vendredi une question sur son avenir : «Mon cas n'est pas important. Ce qui est important, c'est le travail que je fais avec les garçons, le fait que la Fédération ait confiance en moi.»
Mission régularité Première nation africaine au classement Fifa, le Sénégal garde des arguments pour rester à sa place dans les prochaines années: un coach sous contrat, et des cadres en pleine force de l'âge, comme Mané (27 ans), Idrissa Gueye (29 ans) et Koulibaly (28 ans). «Ce qui nous manque, c'est d'être régulier. Il nous manque l'expérience de ces grands rendez-vous, on demande à y être plus souvent pour gagner cette CAN. On s'y approche. L'équipe est en progression sur ces cinq dernières années», a estimé Cissé. Sur le plan continental, la mission CAN-2021 au Cameroun commencera par sortir d'une poule de qualifications face au Congo, la Guinée-Bissau, et l'Eswatini. Pour démarrer un nouveau cycle, enfin victorieux ?